Covid 19 : Sanofi annonce les bonnes performances d'un nouveau candidat vaccin
Le laboratoire Sanofi a été beaucoup critiqué pour ne pas avoir été capable de proposer un vaccin voici plusieurs mois, alors que d'autres laboratoires se sont montrés plus réactifs. Depuis fin 2020, de nombreux pays ont commencé à protéger leur population avec des vaccins utilisant principalement deux technologies, l'ARN messager ou un vecteur adénovirus, dont l'efficacité contre certaines formes d'infection, évaluée au cours des essais cliniques puis en situation réelle, se situe au-delà de 90 %.
En partenariat avec GSK, Sanofi a fait le choix d'une plateforme différente, utilisant des protéines virales produites dans un système recombinant et un adjuvant. La technique utilisée est expliquée dans cette vidéo par le fabricant. Des essais de phase 2 ont été menés aux Etats-Unis et au Honduras sur 722 volontaires âgés de 18 à 59 ans et de plus de 60 ans, en nombre équivalent. Ils visaient à évaluer la sécurité, la réactogénicité et l’immunogénicité du vaccin administré en deux injections, à 21 jours d’intervalle, et utilisant trois dosages différents d'antigène, 5, 10 et 15 μg. Une séroconversion (apparition d'anticorps anti-SARS-CoV-2) a été obtenue chez 95 à 100 % des volontaires, dans toutes les tranches d'âge. Les concentrations d'anticorps étaient comparables à celles trouvées chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2, plus élevées dans le groupe des sujets jeunes (moins de 60 ans). Des concentrations élevées ont également été obtenues dès la première injection de vaccin chez les volontaires qui avaient auparavant été infectés. Le profil de tolérance est qualifié d'acceptable, aucun problème de sécurité n'ayant été soulevé (communiqué de Sanofi du 17 mai 2021). Les résultats précis de l'essai seront prochainement publiés.
Partant de ces résultats, Sanofi se prépare à lancer l'essai international de phase 3 destiné à évaluer sur un plus grand effectif l'efficacité et la tolérance du vaccin. L'efficacité contre les variants du SARS-CoV-2 sera également analysée. La dose de 10 µg d'antigène par injection a été retenue pour cet essai. Pus de 35 000 volontaires doivent être recrutés, et deux formulations, adaptées au virus Wuhan D614 et au variant sud-africain (B.1.351), seront testées.
L'adjuvant mis au point par GSK et produit sur le site français de Saint-Amand-les-Eaux, est qualifié de "pandémique". Il a deux intérêts majeurs : il permet de renforcer et d'orienter la réponse immunitaire chez les sujets vaccinés pour plus d'efficacité, et de réduire la quantité d'antigène à administrer, augmentant ainsi le nombre de doses disponibles. Déjà utilisé dans un vaccin contre la grippe, il sera mis à la disposition d'autres partenaires pour le développement de nouveaux vaccins.
Bien que proposé tardivement, le vaccin de Sanofi n'est pas dépourvu d'intérêt. En principe plus stable et plus facile à stocker et à distribuer que les vaccins disponibles, basé sur une technologie déjà éprouvée, il pourrait toucher des publics hésitants ou difficiles d'accès. Il viendrait compléter l'offre existante soit pour une utilisation en première intention, soit pour des injections de rappel qui pourraient s'avérer nécessaires.
Sanofi s'est par ailleurs associé avec Translate Bio pour la mise au point d'un autre vaccin à ARN messager, dont les essais de phase 1/2 ont débuté.
Medicago et GSK ont également annoncé des résultats intermédiaires de phase 2 favorables pour le candidat-vaccin anti-covid-19 de Medicago. Ce vaccin est constitué de pseudo-particules virales contenant la protéine Spike et produites dans des plantes par la technologie de l'ADN recombinant (explication dans cette vidéo du fabricant). Les pseudo-particules virales recombinantes sont associées à l'adjuvant pandémique AS03 de GSK pour améliorer leur immunogénicité.
Source : Communiqué de presse de Sanofi, 17 mai 2021.