Brésil : deux cas de fièvre boutonneuse brésilienne dans l'Etat du Minas Gerais

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Au Brésil, le Surintendance régionale de la santé (SRS) de Montes Claros, dans l'État de Minas Gerais, a confirmé deux cas de fièvre boutonneuse brésilienne ("Brazilian spotted fever") le 29 août 2024. D'autres cas, considérés comme suspects, font l'objet d'une enquête.

L'un des cas confirmés dans la plus grande ville du nord de l'État de Minas Gerais est un homme de 60 ans qui travaille dans une zone rurale. Le second est un autre homme, qui vit dans le centre urbain.

Les données du système d'information sur les maladies à déclaration obligatoire (SINAN) publiées par le SRS indiquent qu'en 2023, sur les 39 cas suspects signalés, 37 ont été enregistrés à Montes Claros et deux à Monte Azul. En 2024, 22 cas suspects ont été signalés, 16 à Montes Claros, trois à Claro dos Poções, deux à Engenheiro Navarro et un à Francisco Dumont.

Rappels sur la fièvre boutonneuse brésilienne

La fièvre boutonneuse brésilienne s'apparente à la fièvre pourprée des montagnes rocheuses. Elle est une maladie émergente à notification obligatoire causée par la Rickettsia rickettsii, dont le principal vecteur de transmission est la tique, en particulier l'Amblyomma cajennense. Les capybaras et les équidés sont les principaux hôtes des tiques. La transmission se fait par morsure de tique et la période d'incubation est variable, de 2 à 14 jours, avec une moyenne de 7 jours.

Les premiers symptômes sont non spécifiques : forte fièvre, céphalées, myalgies, malaise et hyperémie conjonctivale. Des symptômes gastro-intestinaux tels que vomissements, diarrhée, douleurs abdominales et hépatomégalie peuvent également se manifester.

L'exanthème maculopapuleux est le principal signe permettant d'orienter le diagnostic. Il apparaît chez quelques patients au premier jour de la maladie et est présent chez environ 49 % des malades jusqu'au troisième jour et chez 91 % d'entre eux au cinquième jour. L'absence de cette manifestation peut se produire chez 9 à 12 % des personnes infectées, en particulier chez les personnes âgées et les personnes à la peau foncée, ce qui rend le diagnostic difficile. Les macules mesurent de 2 à 6 mm de diamètre. Elles apparaissent généralement autour des poignets et des chevilles, mais aussi dans la région thoracique. L'exanthème palmoplantaire apparaît chez 40 à 80 % des patients et est considéré comme un signe caractéristique de la maladie. Dans les cas graves, l'exanthème se transforme en pétéchies et devient ensuite hémorragique. Il peut également se produire une nécrose tissulaire, une gangrène et un ulcère. Le retard dans l'apparition de ces lésions détermine un retard dans le diagnostic et une aggravation du pronostic.

En l'absence de traitement et en cas de progression du tableau, le système nerveux central peut être atteint.  L'atteinte rénale indique un pronostic sévère. Des manifestations pulmonaires et hémorragiques peuvent survenir.

Le traitement repose sur la doxycycline. 

Pour éviter les morsures de tiques il est conseillé :

  • de se protéger en portant des vêtements couvrant la peau et des chaussettes remontant sur le bas des pantalons ;
  • d'utiliser des produits répulsifs cutanés contenant du DEET à 50 % ;
  • une inspection minutieuse de la peau et du cuir chevelu au retour de randonnée ou de séjour en forêt.
  • d'enlever rapidement la tique à l'aide d'une pince à tique en la saisissant le plus près possible de la peau ;
  • d'éviter d'écraser la tique, de la brûler ou d'appliquer diverses substances ;
  • de laver et désinfecter la zone de piqûre et les mains.

Il est recommandé au voyageur qui pratique des randonnées ou s'adonne à la chasse de porter des vêtements clairs qui permettent de repérer plus facilement les tiques.

Si une éruption cutanée fébrile est observée, un avis médical doit être recherché.

Source : Reporte Epidemiologico de Cordoba. 4 de septembre 2024