Japon : une épidémie de scombrotoxisme dans la préfecture de Nagano en lien avec la consommation d'espadon

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Au Japon, les autorités de la préfecture de Nagano, située au centre de l'île japonaise de Honshu, font état d'une épidémie intoxication à l'histamine (scombrotoxisme) qui a touché des dizaines de personnes dans trois écoles primaires et secondaires du village de Hakuba.

Le 9 décembre, les autorités ont déclaré qu'au moins 46 enfants, étudiants et enseignants ayant pris des repas à l'école ont été touchés. L'espadon est impliqué dans l'épidémie.

Pour éviter que la situation ne se reproduise, la préfecture a suspendu les activités du centre de restauration scolaire qui a fourni les aliments jusqu'au 10 décembre. Elle a déclaré qu'elle allait revoir ses processus de cuisson et sa gestion de la sécurité, et qu'elle demanderait à son personnel de décongeler les aliments dans le réfrigérateur ou sous l'eau courante plutôt qu'à température ambiante.

Rappel sur le scombrotoxisme

L'ichtyosarcotoxisme de type histaminique (ou scombrotoxisme), est une intoxication alimentaire survenant dans la plupart des cas après la consommation de scombridés, poissons bleus à chair rouge comme les thons, maquereaux, thazards et bonites, mais aussi parfois à d'autres espèces (sardines, harengs, anchois, carangues, espadons, coryphènes).

L'intoxication est due à la formation d'histamine après dégradation bactérienne de l'histidine présente en grande quantité dans ces poissons. La mauvaise conservation de tranches de poisson frais est en cause dans la majorité des cas mais l'ingestion de poisson bleu congelé ou en conserve est aussi retrouvée dans de nombreuses observations
Le tableau clinique est similaire à celui d'une réaction allergique.

Les symptômes se produisent habituellement quelques minutes à une heure après avoir consommé le poisson contaminé.

Le diagnostic est présomptif : en zone d'endémie, c'est la survenue de symptômes compatibles avec une intoxication dans les suites d'un repas de poisson connu pour être potentiellement toxique :

  • signes généraux : myalgies, arthralgies, prurit, éruptions cutanées, hypersudation ;
  • signes digestifs : douleurs abdominales diffuses, nausées, vomissements, hoquet ;
  • signes neurologiques : ataxie cérébelleuse, céphalées, troubles du sommeil, syndrome dépressif, hallucinations visuelles, paresthésies, atteintes des nerfs crâniens, coma ;
  • signes cardio-vasculaires : baisse du rythme cardiaque (bradycardie), hypotension artérienne, troubles du rythme.

La plupart des patients se rétablissent sans traitement habituellement dans les 2 à 3 heures. Parfois l'évolution est plus prolongée, jusqu'à 8 à 16 heures.

Cette intoxication est classiquement considérée comme bénigne mais on dénombre plusieurs cas où des signes cliniques graves sont apparus tels que collapsus cardiovasculaire et atteinte myocardique.

Source : Outbreak News Today

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