Belgique : un enfant porteur du ver solitaire du porc acquis après consommation de viande à l'étranger à l'origine de plusieurs cas de neurocysticercose
Entre mars et juin 2023, une neurocysticercose a été diagnostiquée chez trois garçons de classes et d'années différentes dans une école primaire en Belgique, un pays non endémique. Selon une étude récemment publiée dans The Lancet, la neurocysticercose a été confirmée chez un patient par PCR sur une biopsie du cerveau, et chez les deux autres par imagerie et réponse au traitement. Aucun ténia n'a été détecté chez les patients ou leurs proches dont les examens fécaux étaient négatifs, et aucun voyage à l'étranger n'a été signalé.
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Les scientifiques ont d'abord soupçonné une contamination alimentaire et ont recherché le porteur du ténia en analysant les matières fécales de 70 membres du personnel de restauration scolaire, de volontaires chargés d'éplucher les fruits, d'enseignants et de parents ayant cuisiné pour des festivités. Ils ont testé les élèves ayant visité des pays endémiques sur la base d'un questionnaire et ont prélevé des échantillons d'eaux usées de l'école à la mi-mars 2024. L'équipe a également réalisé des sérologies et des IRM cérébrales pour deux familles présentant de multiples facteurs de risque afin de trouver des signes d'exposition passée. Tous les tests se sont révélés négatifs.
En raison des séances d'information et de la couverture télévisée nationale sur la propagation de la cysticercose, certains parents ont organisé des IRM cérébrales en privé, ce qui a permis de découvrir deux autres garçons asymptomatiques de l'école primaire atteints de neurocysticercose en octobre et en décembre 2023.
Les enquêtes épidémiologiques ont révélé qu'un seul événement d'exposition s'est probablement produit entre septembre 2021, lorsque l'un des patients a été nouvellement admis à l'école, et janvier 2022, lorsque le premier patient avait présenté des signes cliniques.
Au cours de l'année scolaire 2021-2022, 229 élèves de l'école primaire et 149 élèves de l'école maternelle étaient présents. Ces élèves se sont vu proposer une IRM cérébrale entre février et juin 2024. Celle-ci a révélé que deux autres garçons étaient atteints de neurocysticercose asymptomatique et qu'un autre présentait une lésion cérébrale calcifiée.
Consommation de viande de porc à l'étranger
Lorsque le dernier patient a été ciblé par l'enquête, son père a décrit avoir retiré des fesses de son fils un ver d'un mètre de long ressemblant à un ruban ; le garçon a ensuite reçu une dose de mébendazole en août 2022. Lors d'un séjour à l'étranger dans une zone endémique de Taenia solium avant 2021, il avait consommé de la viande de porc élevée dans des conditions d'hébergement non contrôlées. Le père est devenu le neuvième patient lorsqu'on lui a diagnostiqué une neurocysticercose asymptomatique, avec une deuxième lésion dans le muscle temporal droit.
La transmission a pu se faire par contact des mains ou par contact fécal-oral indirect pendant les activités des garçons ou dans les toilettes des garçons, ce qui explique pourquoi seuls les garçons semblaient touchés et pourquoi la moitié des enfants se trouvaient dans la même classe et la même année.
Source : Food Safety News