Évolution de l'épidémie d'hépatite E, dans la région de Diffa, au Niger
Au Niger, sévit une épidémie d'hépatite E dans la région de Diffa, dans le sud est du Niger, proche du Nigéria, qui abrite quelque 300.000 déplacés et réfugiés qui ont fui les violences du groupe Boko Haram.
Un précédent bilan établi le 19 avril 2017 faisait état de 25 décès et 86 cas déclarés. Les femmes représentent 60% des patients de cette maladie contagieuse qui touche la tranche d'âge des plus de 15 ans.
Le 23 mai les autorités sanitaires ont notifié 664 cas suspectés et confirmés dont 30 décès (Taux de létalité à 4,5 %).
L'augmentation du nombre de cas observés au mois d'avril s'explique par le fait que les équipes médicales se sont déplacées sur le terrain pour effectuer des recherches actives de cas.
Les autorités sanitaires, l'Organisation mondiale de la santé, Médecins sans frontières et l'Unicef ont lancé des campagnes de "sensibilisation" et prennent en charge gratuitement les malades majoritairement des femmes enceintes.
Le personnel des structures sanitaires et les partenaires humanitaires mènent conjointement des activités de prise en charge médicale et de prévention. y compris à travers des messages de sensibilisation et l'amélioration des conditions d'accès à l'eau, l'hygiène et l'assainissement.
Un plan de 9 millions de dollars a été préparé pour faire face à l'épidémie.
Le virus de l'hépatite E, du genre Hepevirus et de la famille des Hepeviridae, est transmis principalement par de l'eau de boisson contaminée ou plus accessoirement par des aliments provenant d'animaux infectés ou encore par voie materno-fœtale.
Le virus de l'hépatite E entraîne des cas sporadiques ou des épidémiesd'hépatite virale aiguë. La maladie est le plus souvent asymptomatique ou bénigne. Après une incubation de 3 à 8 semaines, les formes symptomatiques se manifestent par un ictère, une hépatomégalie, des nausées et vomissements ; ces symptômes régressent spontanément en 4 à 6 semaines. La maladie est particulièrement grave chez les femmes enceintes, chez lesquelles elle est responsable d'une mortalité élevée.
Il est recommandé aux voyageurs de :
- respecter les mesures d'hygiène individuelle telles que le lavage des mains avec de l'eau et du savon, en particulier avant de manipuler des aliments ;
- éviter de consommer de l'eau ou de la glace de qualité inconnue, et ne consommer que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou a défaut traitée par chloration ou ébullition ;
- éviter la consommation d'aliments crus, de salades et ou crudités.
Il existe un vaccin recombinant contre l'hépatite E. qui n'a pas encore été pré-qualifié par l'Organisation mondiale de la santé.
Source : Promed ; Médias locaux.