Évolution de l'épidémie de typhoïde au Zimbabwe

medecinedesvoyages.net

Au Zimbabwe, la flambée de fièvre typhoïde dans la ville de Gweru se poursuit.

Le 26 août 2018, depuis le début de l'épidémie le 5 juillet, les autorités sanitaires ont notifié 1 657 cas suspects de fièvre typhoïde, dont huit décès (taux de létalité de 0,5 %). Deux décès signalés précédemment ont été éliminés à la suite d'enquêtes, laissant le nombre total de décès à huit.

Depuis le 17 août 2018, 197 cas suspects supplémentaires de ffièvre typhoïde et deux décès liés ont été notifiés.

Parmi ces cas suspects, neuf ont été confirmés au Laboratoire national de microbiologie de référence à Harare.

La majorité (43 %) des personnes touchées ont moins de 15 ans, suivies de 15 à 34 ans à 30 % et de 35 ans et plus à 27 %. L'épidémie de fièvre typhoïde dans la ville de Gweru, province des Midlands a été déclarée par le Health and Child Care le 7 août.

Rappels sur la fièvre typhoïde

La fièvre typhoïde est encore courante dans le monde en développement, où elle touche environ 21 millions de personnes chaque année.

La fièvre typhoïde à Salmonella typhi (comme les fièvres paratyphoïdes à _Salmonella para-typhi_A, B et C) sont des infections bactériennes systémiques à point de départ digestif. La source de contamination réside dans les matières fécales des personnes malades ou porteuses saines mais excrétrices de Salmonella. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries à partir de selles contaminées, soit le plus souvent indirecte par ingestion d'eau ou d'aliments consommés crus (fruits de mer, légumes, etc.) et souillés par des selles de personnes infectées (égouts, épandage, etc.).

Les symptômes apparaissent généralement de 1 à 3 semaines après l'exposition, et peuvent être légers ou graves. Ils comprennent une forte fièvre, des malaises, des maux de tête, une constipation ou une diarrhée, des taches rosées sur la poitrine, et une atteinte de la rate et du foie. Un portage asymptomatique de la bactérie peut faire suite à la maladie.

La prise en charge d'une fièvre typhoïde ou paratyphoïde peut nécessiter une hospitalisation. Le traitement repose sur les antibiotiques. La létalité qui peut atteindre 10 % sans traitement antibiotique, est inférieure à 1 % avec une antibiothérapie adaptée

La prévention repose sur une bonne hygiène individuelle et alimentaire en évitant la consommation d'eau non contrôlée et d'aliments crus ou mal lavés. Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont des « maladies des mains sales » dont la chaîne de transmission peut être interrompue par le lavage soigneux des mains après contact fécal et avant la manipulation des aliments.

Le risque de contamination pour les voyageurs est très faible, toutefois il est recommandé à ceux, se mêlant étroitement avec la population locale dans les zones d'épidémie, de prendre les mesures suivantes.

La vaccination contre la fièvre typhoïde (Typhim Vi®, Tyavax® ou Typherix®) est recommandée dans des pays où l'hygiène est précaire pour les voyageurs dont le séjour est prolongé ou se fait dans de mauvaises conditions. Ce vaccin n'assurant qu'une protection de 50 à 80 %, il ne se substitue pas aux mesures d'hygiène, qui incluent le lavage des mains.

Le voyageur doit maintenir un niveau élevé d'hygiène personnelle :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Des informations sont disponibles sur les sites experts MesVaccins.netet MedecineDesVoyages.net.

Source : Organiosation mondiale de la santé.