Australie : montée en flèche du nombre infections à gonocoques et à chlamydia

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En Australie, les données du Notifiable Diseases Surveillance System (NNDSS), qui analyse les différentes maladies préoccupantes pour la santé publique en Australie, montrent une augmentation du nombre des infections à gonocoques et à Chlamydiae.

Si l'on compare les trois premiers trimestres de chaque année sur la période 2021-23,

  • 82 559 cas de Chlamydiae ont été signalés en 2023, contre 66 814 cas en 2021, soit une augmentation de 24 %,
  • 30 112 cas ont été confirmés, contre 20 699 en 2021, soit une augmentation de 45% sur la période de 3 ans.

Ces chiffres sont particulièrement importants dans le groupe des 15-29 ans, qui représente la majorité des cas, avec 67 % des infections à Chlamydiae et 50 % des infections à gonocoques.

Les dernières données du SNSD révèlent également que pour l'ensemble de l'année 2023 à ce jour, 93 122 cas de chlamydia ont été signalés, contre un total de 87 368 cas au cours des quatre trimestres de 2021. Les cas confirmés de gonorrhée sont au nombre de 34 079 pour l'ensemble de l'année à ce jour, contre 26 599 pour les quatre trimestres de 2021.

Pendant la pandémie de covid, la chute du nombre de cas signalés d’infections à Chlamydiae et à gonocoques peut s’expliquer pour les raisons suivantes : les mesures de distanciation sociale, les difficultés d’accès au dépistage ou à son médecin généraliste, les difficultés rencontrées par l'éducation à la santé sexuelle lorsqu'elle est dispensée en ligne, plutôt qu'en face-à-face, lorsque les jeunes sont scolarisés à distance.

Aujourd'hui, plusieurs facteurs participent à l’augmentation constatée : les rapports sexuels et les tests de dépistage augmentent, les infections à chlamydia et à gonocoque sont fréquemment asymptomatiques en particulier chez la femme, l'utilisation des préservatifs est également en baisse chez les jeunes (une récente enquête nationale sur la santé sexuelle menée auprès d'élèves australiens du secondaire a révélé que l'utilisation du préservatif chez les jeunes était passée de 59 % en 1992 à 49 % en 2021, alors qu'au cours de la même période, le nombre d'élèves déclarant être sexuellement actifs est passé de 49 % à 69 % ; l'utilisation du préservatif a également diminué chez les personnes qui utilisent la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour réduire leur risque de contracter le VIH).

Source : Royal Australian College of General Practitioners, Notifiable Diseases Surveillance System