Kenya : l'épidémie de choléra qui a débuté en février 2025 est toujours active avec un taux de létalité qui dépasse 4%
Depuis février 2025, date à laquelle une épidémie de choléra a été déclarée au Kenya, six des 47 comtés du pays sont touchés à ce jour : Kisumu, Kwale, Migori, Mombasa, Nairobi, et Turkana. Jusqu'à présent, l'épidémie n'a été maîtrisée que dans deux comtés, Kwale et Migori. Cinq nouveaux cas ont été signalés en SE27 dans le comté de Turkana.
Au total, du 10 février au 6 juillet (SE27), 423 cas ont été signalés dont 20 décès. Le taux de létalité est donc de 4,7%, ce qui dépasse largement le taux de 1% recommandé par le Groupe de travail mondial pour la lutte contre le choléra. Ce taux de létalité relativement élevé pourrait refléter des faiblesses dans la prise en charge des cas et un recours tardif aux soins de santé. La tranche d'âge la plus touchée est celle des 15-44 ans.
Concernant le taux d'attaque pour 100 000 habitants, le comté de Turkana est en tête avec 50,7 cas pour 100 000 habitants, des cas ayant été signalés dans un seul sous-comté (Turkana Ouest). Viennent ensuite les comtés de Mombasa (16,5), de Kwale (10,2), de Migori (8,9), de Kisumu (8,0) et de Nairobi (1,4).
L'épidémie a évolué en dents de scie, reflétant la transmission continue de la maladie au sein des communautés touchées. Deux pics majeurs ont été observés aux semaines 12 et 24. Bien que le nombre de nouveaux cas semble diminuer, il est essentiel de rester vigilant, car il est possible que la courbe épidémique s'accélère à nouveau si la dynamique des mesures de riposte actuelles n'est pas maintenue.
Le choléra a été signalé pour la première fois au Kenya en 1971 et, depuis lors, des épidémies ont été régulièrement signalées dans tout le pays, reflétant un accès insuffisant à l'eau potable et de mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement. La plus récente épidémie de choléra de longue durée au Kenya s'est produite d'octobre 2022 à septembre 2024, entraînant plus de 12 000 cas et plus de 200 décès.