La HAS a mis en consultation publique ses recommandations relatives à la place du vaccin QDENGA dans la stratégie de prévention de la dengue

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La Haute Autorité de santé a mis en consultation publique ses recommandations relatives à la place du vaccin QDENGA dans la stratégie de prévention de la dengue dans la région des Antilles et la Guyane. Il faut souligner que ces recommandations ne concernent pas les voyageurs.

La HAS souhaite impliquer les parties prenantes afin d’enrichir ses travaux par les contributions issues d’une consultation publique. Les retours de cette consultation seront analysés pour compléter et finaliser la recommandation définitive de la HAS qui sera publiée en septembre 2024.

Population cible : La HAS recommande la mise en place de la vaccination contre la dengue par le vaccin QDENGA pour les enfants et adolescents qui réunissent les conditions suivantes :

  • Un âge allant de 6 à 16 ans.
  • Résidence dans les territoires français d’Amérique (Antilles et Guyane).
  • Une preuve documentée d’une infection antérieure à la dengue c’est-à-dire :
    • une infection biologiquement confirmée en laboratoire c'est à dire RT-PCR ou détection de l’antigène NS1 positive (La HAS estime que les tests sérologiques n’ont pas leur place dans la confirmation biologique d’une infection antérieure de dengue) ou, 
    • une infection cliniquement diagnostiquée en contexte épidémique et inscrite dans le carnet de santé).

Schéma vaccinal : Le schéma vaccinal recommandé consiste en deux doses de vaccin espacées de 3 mois d’intervalle. La nécessité d’une dose de rappel n’a pas encore été établie.

Quand vacciner :

  • Dans un objectif de faciliter la vaccination et d’améliorer la couverture vaccinale, la HAS suggère que les rendez-vous du calendrier vaccinal prévus à l’âge de 6 ans (rappel DTCaP) ou à l’âge de 11-14 ans (rappel dTcaP ou HPV) soient l’occasion, pour les professionnels de santé, de proposer la vaccination par QDENGA.
  • La HAS souligne que cette vaccination reste recommandée en-dehors de ces rendez-vous vaccinaux dans l’intervalle d’âge recommandé. 
  • La HAS recommande que le schéma vaccinal soit réalisé en période inter-épidémique.
  • En cas d’infection récente à la dengue, il est recommandé d’attendre un délai de 6 mois, avant de procéder à la première injection du vaccin Qdenga.

La traçabilité est essentielle : La HAS insiste sur l’importance que la vaccination avec le vaccin QDENGA soit renseignée dans le carnet de santé.

Pour les enfants et adolescents drépanocytaires particulièrement à risque de dengue sévère, ayant déjà été infectés par la dengue, et qui vont bénéficier de la vaccination par QDENGA, la HAS recommande qu’une surveillance clinique étroite soit réalisée par les équipes soignantes afin de permettre de recueillir des données de sécurité du vaccin dans cette population. La vaccination par QDENGA dans cette population devra être réalisée dans le respect des contre-indications des traitements concomitants.

S’agissant d’un vaccin vivant atténué, il est rappelé que les contre-indications sont mentionnées dans le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) du vaccin QDENGA.

La HAS souligne que les sujets vaccinés par QDENGA doivent continuer à appliquer des mesures de protection individuelle à l’égard des piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires…) ; la lutte antivectorielle restant un moyen de prévention essentiel dans les programmes de lutte contre la dengue.

La HAS souligne le caractère indispensable d’une communication rigoureuse dans l’objectif de sensibiliser les parents ou tuteurs légaux aux bénéfices et aux risques liés à la vaccination par le vaccin QDENGA, permettant ainsi à ces derniers de prendre une décision éclairée quant à l’enfant/adolescent à vacciner. La HAS recommande que soient développés des supports d’information adaptés aux parents ou tuteurs légaux des enfants/adolescents à vacciner.

La vaccination avec le vaccin QDENGA N'EST PAS RECOMMANDÉE dans les situations suivantes :

  • Pour les personnes résidant en France métropolitaine, à Mayotte et à La Réunion, du fait i) de l’absence d’endémicité en France métropolitaine et à Mayotte et ii) de la faible prévalence de la dengue à la Réunion selon les données actuellement disponibles.
  • En Guyane et aux Antilles françaises, pour les personnes âgées de 17 ans et plus en population générale, tant que le laboratoire Takeda ne produira pas de données d’efficacité et de sécurité dans cette catégorie d’âge.

La HAS souligne :

  • l’importance de la réalisation d’une étude post commercialisation en zone endémique, à grande échelle, permettant d’écarter les incertitudes quant au surrisque d’hospitalisations et de formes sévères liées à la dengue chez les sujets séronégatifs vaccinés, ultérieurement infectés par les sérotypes DENV-3 et DENV-4 ;
  • la nécessité de pouvoir disposer, d’études de séroprévalence récentes en population générale, réalisées en fonction de l’âge, et en période post-épidémique, permettant de déterminer l’intensité de la transmission de la dengue dans les DROM (en utilisant les indicateurs proposés par l’OMS comme la séroprévalence chez les enfants et le pic d’hospitalisations en fonction de l’âge).

Commentaire :

Pour mémoire, suite à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du vaccin DENGVAXIA, la HAS avait publié deux avis sur son utilisation :

  • Le vaccin contre la dengue n’est pas recommandé en population générale dans les territoires français d’Amérique (Martinique, Guadeloupe, Guyane) ni aux personnes qui s’y rendent, mais peut être proposé aux personnes vivant dans ces territoires et apportant la preuve documentée d’une infection antérieure par le virus de la dengue confirmée virologiquement.
  • Le vaccin contre la dengue n’est pas recommandé aux personnes qui vivent ou se rendent à La Réunion ou à Mayotte.

Source : Haute Autorité de santé.