Point de situation sur le mpox : les cas augmentent en RDC et au Burundi ; détection du clade Ib en Inde chez une personne n'ayant pas voyagé en Afrique
Le 6 octobre, l'Organisation mondiale de la Santé a publié un rapport qui fait le point sur la situation épidémiologique du mpox en Afrique à la date du 29 septembre 2024.
Situation en Afrique
Au 29 septembre, 14 pays du continent africain ont signalé des cas de mpox au cours des six dernières semaines et sont considérés comme ayant des foyers actifs. Le pays le plus touché en 2024 reste la République démocratique du Congo (RDC) (5610 cas confirmés, 25 décès), suivie du Burundi (853 cas confirmés, aucun décès) et du Nigeria (78 cas confirmés, aucun décès).
La courbe épidémique des cas confirmés en Afrique montre une diminution du nombre de cas signalés en RDC au cours des dernières semaines, tandis que le nombre de cas augmente au Burundi. La tendance à la baisse du nombre de cas confirmés en RDC doit être interprétée au regard des rapports faisant état de tests limités et de ruptures de stock de matériel de test au cours des dernières semaines. De janvier à septembre 2024, environ 40 % des cas suspects en RDC ont été testés, avec une positivité d'environ 50 %.
Si l'on considère la courbe épidémique des cas suspects de mpox en RDC, le nombre de cas montre une tendance générale à l'augmentation.
Focus sur le Nord Kivu (RDC)
Au 28 septembre 2024, 323 cas confirmés de mpox, dont deux décès (taux de létalité de 0,6 %), ont été signalés au Nord Kivu depuis mai 2024. Le nombre de cas confirmés dans la province a augmenté ces dernières semaines.
L'analyse génomique a révélé la présence du clade Ib du virus du mpox (MPXV), similaire aux souches circulant dans la province du Sud-Kivu.
Quatorze zones de santé sur 34 ont rapporté des cas confirmés de mpox. Les zones les plus touchées sont Goma, Karisimbi et Nyiragongo. Près d'un tiers des cas confirmés (36%) sont des personnes vivant dans des camps de personnes déplacées, tous localisés dans les trois zones de santé les plus touchées, Goma, Karisimbi et Nyiragongo. Treize camps de personnes déplacées ont signalé au moins un cas de mpox, les plus touchés étant ceux de Munigi, Mugunga, Rusayo et Kanyaruchinya.
Dans le Nord-Kivu, environ 50 % des cas confirmés de mpox sont des adultes et 54 % des cas totaux sont des hommes. Dans les camps de déplacés, environ 75 % des cas de mpox concernent des enfants âgés de 0 à 17 ans et sont répartis de manière égale entre les hommes et les femmes.
Les informations actuellement disponibles suggèrent que la transmission du mpox dans le Nord-Kivu est exclusivement interhumaine, principalement au niveau communautaire, et que 36% des cas ont un lien épidémiologique connu. Le mode de transmission pour 109 cas (34%) est le contact sexuel, et parmi ces cas, 52% (57 sur 109) sont des travailleuses du sexe.
Détection du clade Ib en Inde
Le 1er octobre 2024, le ministère indien de la santé et de la famille a notifié à l'OMS le premier cas de mpox dû au clade Ib du MPVX.
Le cas est un homme adulte, de nationalité indienne, ayant récemment voyagé aux Émirats arabes unis (EAU). Le patient a développé les symptômes du mpox le 8 septembre 2024 alors qu'il se trouvait aux EAU. Le 13 septembre, il est arrivé en Inde et a été admis dans un hôpital public le 16 septembre. Le 19 septembre, des échantillons ont été testés à l'Institut national de virologie (NIV) de Pune, en Inde, et ont confirmé l'infection par le MPXV. L'analyse du séquençage génomique a confirmé l'infection par le clade Ib du MPXV. Le patient s'est rétabli. Les autorités sanitaires des EAU mènent une enquête détaillée.
A ce jour trois cas d'infection à MPXV du clade Ib ont été signalés en dehors de la Région africaine, avec un cas signalé en Suède, un cas signalé en Thaïlande et ce dernier cas signalé en Inde. Si les deux premiers cas avaient des antécédents récents de voyage dans les pays touchés en Afrique, ce n'est pas le cas chez le dernier patient.
Figure : Clades de MPXV détectés dans le monde entier
Source : Organisation mondiale de la Santé