Le vaccin IXCHIQ contre le chikungunya est disponible en France : quels critères pour discuter son indication chez le voyageur ?

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Le vaccin IXCHIQ, un vaccin vivant atténué contre le chikungunya, est maintenant disponible en France en pharmacie d'officine ou en centre de vaccinations internationales depuis le 18 novembre 2024. Dans l'attente d'un avis de la Haute Autorité de santé sur sa place dans la stratégie de lutte contre le chikungunya, il n'est pas remboursé à ce jour par l'assurance maladie. 

Les médecins peuvent prescrire ce vaccin aux personnes exposées au chikungunya (notamment les voyageurs se rendant dans des zones à risque ou les résidents de ces zones).

Ce vaccin, qui a été autorisé le 28 juin 2024 dans les pays de l'Union européenne, est également autorisé aux États-Unis depuis novembre 2023 et au Canada depuis juin 2024.

Sans préjuger de la façon dont ce vaccin sera positionné en France chez les voyageurs, mais aussi chez les personnes vivant dans les DROM où ce virus circule, voici les recommandations actuelles des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) chez les voyageurs âgés de 18 ans ou plus, en l’absence de contre-indication à l’administration du vaccin IXCHIQ.

En premier lieu, il s’agit d’évaluer la probabilité d’exposition au virus chikungunya, qui dépendra : 

  • du niveau d’activité de la maladie sur le lieu de séjour en distinguant les pays ou zones en phase épidémique, et les pays pour lesquels existe des preuves d'une transmission récente du virus, c’est-à-dire en pratique dans les cinq dernières années ;
  • de la durée du voyage en zone à risque, en prenant en compte le voyage actuel et les voyages futurs ; 
  • de l’exposition aux piqûres d’Aedes, le moustique vecteur du chikungunya, en tenant compte de la volonté du voyageur d'appliquer les règles de protection personnelle antivectorielle et des conditions du voyage.

Remarque : identifier le niveau d'activité du chikungunya peut être difficile. Les CDC précisent les pays où le virus a circulé dans les cinq dernières années, virus a circulé dans les cinq dernières année, et recommandent de consulter les conseils de santé aux voyageurs qui sont régulièrement mis à jour pour identifier les zones ou pays en phase épidémique. L'ECDC propose quant à lui des cartes détaillant les taux de notification des cas de maladie à virus chikungunya au cours des trois derniers mois.

En second lieu, seront pris en compte les facteurs de risque d'évolution grave de la maladie, en particulier l’âge (les adultes âgées de 65 ans et plus ont un risque plus élevé de forme grave), le terrain sous-jacent, ainsi que l’existence de problèmes articulaires préexistants qui sont un facteur de risque d'arthralgie à long terme après l'infection.

Enfin, les CDC recommandent de tenir compte de la position personnelle du voyageur vis-à-vis du rapport bénéfice-risque de la vaccination.

En conclusion, les CDC positionnent le vaccin IXCHIQ chez les voyageurs âgés de 18 ans ou plus de la manière suivante :

  • La vaccination est recommandée en cas de séjour dans un pays en phase épidémique ;
  • La vaccination peut être envisagée en cas de séjour dans un pays ou un territoire sans épidémie mais avec des preuves de transmission du virus du chikungunya chez l'homme au cours des cinq dernières années chez : 
    • les personnes âgées de 65 ans et plus, en particulier celles qui présentent des maladies sous-jacentes et qui sont susceptibles d'avoir une exposition au moins modérée (au moins deux semaines cumulées) aux moustiques ;
    • ou les personnes séjournant pendant une période cumulée de 6 mois ou plus en zone à risque**.**

Dans tous les cas, tous les voyageurs se rendant dans des pays à risque pour le chikungunya doivent prendre des précautions pour éviter les piqûres de moustiques.