Chikungunya

Le vaccin IXCHIQ a obtenu son agrément aux collectivités le 11 avril 2025.  Ce vaccin peut donc maintenant être référencé dans les centres de vaccinations internationales publics. La TVA appliquée sur ce vaccin passe de 10 % à 2,10 %.

Une campagne de vaccination contre le chikungunya a débuté le 7 avril 2025 à La Réunion. Les personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités ou maladies chroniques, et n’ayant pas déjà contracté le chikungunya par le passé, sont ainsi invitées à se faire vacciner en priorité, sur prescription médicale, auprès d'un médecin, d'un infirmier ou d'un pharmacien d’officine.

1. Cause

Le chikungunya est causé par le virus du chikungunya (CHIKV), un alphavirus de la famille des Togaviridae. Ce virus est transmis à l’homme principalement par les piqûres de moustiques du genre Aedes, notamment Aedes aegypti et Aedes albopictus.

2. Répartition géographique

Régions endémiques
  • Afrique subsaharienne (lieu d’origine du virus).
  • Asie du Sud et du Sud-Est.
  • Océan Indien (épidémie majeure à La Réunion en 2005-2006).
  • Caraïbes et Amérique latine.
Propagation mondiale
  • Avec l’expansion de Aedes albopictus, le chikungunya peut désormais apparaître dans des régions non tropicales, y compris en Europe (ex. Italie et sud de la France).

3. Clinique

Symptômes principaux

  • Fièvre élevée d'apparition brutale.
  • Douleurs articulaires intenses (arthralgies), pouvant devenir chroniques.
  • Céphalées, éruptions cutanées, myalgies.

Complications

  • Rarement mortel, mais peut entraîner des formes graves chez les personnes âgées, immunodéprimées ou présentant des comorbidités.
  • Des douleurs articulaires chroniques peuvent persister plusieurs mois ou années après l'infection.

4. Diagnostic

Diagnostic clinique

  • Évocation devant l’apparition soudaine de fièvre et de douleurs articulaires dans un contexte épidémique ou après un séjour en zone à risque.

Diagnostic biologique

  • RT-PCR : Détection directe du génome viral (phase aiguë).
  • Sérologie : Détection d’IgM et d’IgG spécifiques (phase tardive).

5. Traitement curatif

  • Pas de traitement antiviral spécifique.
  • Prise en charge symptomatique :
    • Antipyrétiques et antalgiques (paracétamol).
    • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour les douleurs articulaires persistantes (après exclusion de la dengue, pour éviter le risque hémorragique).
    • Réhydratation en cas de forte fièvre ou déshydratation.

6. Prévention

Lutte antivectorielle

  • Élimination des gîtes larvaires (eaux stagnantes).
  • Utilisation de répulsifs, moustiquaires, vêtements couvrants.
  • Sensibilisation des populations locales et des voyageurs.

Surveillance épidémiologique

  • Détection rapide des cas pour limiter la propagation.

En résumé, le chikungunya est une maladie virale invalidante, transmise par des moustiques largement répandus dans les régions tropicales et subtropicales. La prévention repose principalement sur la lutte contre les moustiques et les mesures de protection individuelles, et depuis peu sur la mise à disposition d'un nouveau vaccin.

Les recommandations vaccinales

Le vaccin IXCHIQ (autre dénomination : VLA1553), du laboratoire VALNEVA, est autorisé dans l'Union européenne depuis le 28 juin 2024 et disponible en France depuis le 18 novembre 2024.

Ce vaccin est indiqué dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie causée par le virus du chikungunya chez les personnes âgées de 18 ans ou plus.

Des recommandations vaccinales sur la vaccination contre le chikungunya à Mayotte et à La Réunion, où sévit actuellement une épidémie, ont été publiées par la Haute Autorité de santé.

Les recommandations particulières

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande que le vaccin IXCHIQ soit utilisé dans les territoires de La Réunion et de Mayotte, en priorisant le territoire de La Réunion dans un premier temps, où sévit une épidémie.

Compte tenu du caractère prolongé d’une immunité naturelle, et en raison d’un nombre limité de doses disponibles, la HAS recommande de vacciner en priorité les personnes à risque de formes graves, n’ayant jamais eu de diagnostic clinique ou biologique d’infection par le virus du chikungunya (sur la base de l’anamnèse du patient), sans toutefois recommander un dépistage pré-vaccinal. En cas de doute sur une infection antérieure par le virus du chikungunya, une sérologie avec un test ELISA IgG pourra être réalisée.

Les groupes de population à prioriser pour la vaccination, en tenant compte du nombre de doses de vaccin IXCHIQ disponibles à court terme et mobilisables à moyen terme, dans un ordre de priorité sont les suivants :

  • personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles avec comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, maladies rénales, maladies hépatiques et maladies neurovasculaires) ;
  • personnes âgées de 18 à 64 ans avec comorbidités.

De plus, en raison d’une exposition plus élevée aux moustiques des professionnels de la lutte antivectorielle du fait de leur profession et de leur rôle indispensable dans la gestion de l’épidémie, la HAS préconise que cette catégorie de population soit également prioritaire à la vaccination à court terme.

À ce stade, la HAS ne recommande pas l'utilisation du vaccin IXCHIQ chez la femme enceinte.

La HAS rappelle que s’agissant d’un vaccin vivant atténué, la vaccination par IXCHIQ est contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées. Il convient de toujours disposer d’un traitement médical approprié et de surveiller la personne vaccinée
en cas de réaction anaphylactique après l’administration du vaccin. Une surveillance étroite d’au moins 15 minutes est recommandée après la vaccination.

Il est important de souligner qu’à la suite de la vaccination, les personnes vaccinées pourront présenter des signes cliniques similaires à une infection naturelle par le virus du chikungunya (syndrome « CHIKLike »), pendant une période au moins égale à la durée de la virémie vaccinale.

Les personnes qui pourront bénéficier de la vaccination présenteront une séroconversion suffisante à partir de 14 jours post-vaccination.

Aussi, la HAS souligne que les sujets vaccinés par IXCHIQ doivent continuer à appliquer des mesures de protection individuelle à l’égard des piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires…) ; la lutte antivectorielle reste le moyen de prévention essentiel.

La HAS insiste sur l’importance de conduire rapidement des études en vie réelle permettant de documenter l’efficacité et la sécurité du vaccin IXCHIQ en population générale.

Les recommandations pour les voyageurs

En attente des recommandations de la Haute Autorité de santé et du Haut Conseil de la santé publique. En attendant, le vaccin peut être prescrit et administré par les médecins qui jugent le vaccin utile en cas d'exposition au virus chikungunya (résidents ou voyageur en zone endémique ou épidémique).

Le schéma vaccinal

Population adulte

Le vaccin IXCHIQ est administré en dose unique de 0,5 mL à partir de l'âge de 18 ans. La nécessité d’une revaccination n’a pas été établie.

Population pédiatrique

La sécurité et l’immunogénicité d’IXCHIQ chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 17 ans n’ont pas encore été établies. Seules des données limitées concernant la sécurité et l’immunogénicité chez les adolescents âgés de 12 ans et plus sont disponibles.

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