A La Réunion, l'épidémie de chikungunya s’accélère nettement et se généralise.

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A La Réunion, depuis le 23 août 2024, 3 39 cas autochtones de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 3 245 en 2025. Pour la S08, ce sont 1 300 cas qui ont été signalés contre 695 en S07 (+62%). La dynamique épidémique s’accélère fortement en semaine 08.

Depuis la réémergence du chikungunya, les communes du Tampon et d’Étang-Salé restent les plus touchées, avec un nombre de cas particulièrement élevé. La propagation y est toujours très marquée, notamment au Tampon, où l'augmentation est significative. Une forte progression est également observée aux Avirons, à Petite-Île, à Saint-Philippe et à Saint-Louis dans le sud, ainsi qu'à Saint-Paul, Saint-Leu, La Possession et Trois-Bassins dans l’ouest. À Cilaos, bien que les chiffres restent limités, la tendance à la hausse impose une vigilance accrue en raison de l’isolement de la commune.

Les données démographiques évoluent peu : ce sont toujours les 45-59 ans, les 60-75 ans et les 30-44 ans qui sont le plus affectés. Si l'on rapporte ces chiffres à la population, c'est chez les 60-75 ans que le taux de déclaration est le plus élevé, suivis des 75 ans et plus. En revanche, malgré l'absence d'immunité naturelle liée à l'épidémie de 2005-2006, les moins de 20 ans ne sont pas particulièrement affectés.

En raison des perturbations causées par le cyclone Garance, il n’est pas possible de mettre à jour le bilan sanitaire.

Les dernières données disponibles indiquaient un impact encore modéré, avec 13 hospitalisations de plus de 24 heures signalées en 2025, sans signe de gravité. 

L’activité aux URGENCES était en hausse : depuis le début de l’année, 38 passages pour syndrome dengue-like avaient été recensés, dont 13 pour la SE08 (contre 5 en SE07).

En MEDECINE DE VILLE, depuis la semaine 05, on observe la même tendance à l’augmentation de l’activité liée à la prise en charge des « syndromes dengue-like». Cette augmentation est particulièrement nette en S08 (1,7% de l’activité). En comparaison de la période 2018-2024 (marquée par 4 épidémies de dengue), cette augmentation est très précoce (habituellement vers la SE13). Certains médecins de ville, et notamment dans le zones les plus touchées commencent à faire remonter une forte activité liée au chikungunya au sein de leur patientèle.

En semaine 09, la part d’activité des médecins tend à atteindre les 4,8%. Cette donnée sera consolidée dans le bulletin de la semaine 10.

Le passage du cyclone Garance à La Réunion pourrait entraîner une baisse temporaire du nombre de cas déclarés pour diverses raisons : diminution du recours aux soins et aux prélèvements, ainsi que des difficultés techniques dans la transmission des données. À cela pourrait s’ajouter un ralentissement provisoire de la propagation de la maladie, dû au
lessivage massif des gîtes larvaires par les fortes précipitations. Toutefois, le territoire reste particulièrement vulnérable à la diffusion du chikungunya, qui pourrait rapidement retrouver son rythme actuel.

La circulation de la dengue est actuellement basse sur l’île avec 11 cas détectés depuis le début de l’année, tous dispersés dans l’espace.

Source : Santé publique France. Surveillance épidémiologique des arboviroses à La Réunion. Semaine 8 (24 février au 2 mars 2025)

Zones Associées: Réunion, Île de la