A La Réunion, l'épidémie de chikungunya poursuit sa progression
A La Réunion, depuis le 23 août 2024, 8 749 cas autochtones de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 8 600 en 2025. Pour la S10, ce sont 2 888 cas (+29% par rapport à la semaine précédente).
Depuis la réémergence du chikungunya, c'est toujours la commune du Tampon qui est la plus affectée avec 2 624 cas signalés dont plus de 800 en semaine 09. De façon générale, ce sont les communes du sud qui sont les plus affectées avec 70% de l’ensemble des cas depuis 2024.
Le nombre de cas progresse par exemple fortement à Entre-Deux, Petite Ile, St Joseph ou aux Avirons. Cependant, au cours des dernières semaines, une augmentation de la circulation virale est notée également dans la plupart des communes de l’ouest, du nord et de l’est.
Les données démographiques évoluent peu : ce sont toujours les 45-59 ans, les 60-75 ans et les 30-44 ans qui sont le plus affectés. Si l'on rapporte ces chiffres à la population, ce sont les plus de 75 ans et les 60-75 ans chez qui le taux de déclaration est le plus élevé, atteignant les 2% chez les plus de 75 ans (soit plus de 920 cas pour une population de 45 000 individus de plus de 75 ans).
En revanche, malgré l'absence d'immunité naturelle liée à l'épidémie de 2005-2006, les moins de 20 ans ne sont pas particulièrement affectés.
L’activité aux URGENCES poursuit sa hausse : depuis le début de l’année, 169 passages pour motif « arboviroses » ont été recensés, dont 78 pour la semaine 10 (contre 53 la semaine précédente). Parmi eux, 77 étaient spécifiquement codés « fièvre à chikungunya ».
Le nombre de cas HOSPITALISES >24h pour chikungunya et signalés à Santé publique France à ce jour est de 24. Les premières données montrent que l’âge médian des cas hospitalisés est plus élevé que celui des cas (72 ans pour 50 ans) et que la plupart des patients hospitalisés (88%) présentent au moins une comorbidité (diabète, ou HTA, ou IRC). Trois formes sévères ont été rapportées. Ces données sont en cours de consolidation.
En MEDECINE DE VILLE, depuis la semaine 05, on observe la même tendance à l’augmentation de l’activité liée à la prise en charge d’arbovirose. En semaine 10, la part d’activité en médecine de ville liée à la prise en charge de cas de chikungunya cliniquement compatibles est de 8,5%. Rapportés à l’échelle de l’île, on estime à plus de 6 150 le nombre de cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la semaine 10.
La circulation de la dengue est actuellement basse sur l’île avec 17 cas détectés depuis le début de l’année.