Selon une étude allemande, l'efficacité d'une dose du vaccin Jynneos est de respectivement 35% et 84% chez personnes infectées ou non par le VIH

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La revue The Lancet Infectious Diseases a publié les résultats d’une étude visant à évaluer l’efficacité et la tolérance du vaccin JYNNEOS.  Selon cette étude, une dose du vaccin JYNNEOS était efficace à 58 % contre l'infection par le virus mpox et à 84 % chez les personnes non séropositives, mais à 35 % seulement chez les personnes séropositives.

Des chercheurs allemands ont recruté 6 265 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et adultes transgenres ayant changé de partenaires sexuels dans 31 établissement de santé spécialisées dans le VIH et les maladies infectieuses afin d'évaluer l'innocuité et l'efficacité d'une et de deux doses de JYNNEOS contre l'infection à mpox de juillet 2022 à décembre 2023. Au total, 3 850 participants ont reçu au moins une dose de vaccin contre la mpox, et 3 636 en ont reçu deux au cours de la période d'étude ; 4 788 ont été inclus dans la cohorte d'étude de l'innocuité.

Étant donné que le nombre de cas de mpox a chuté rapidement en 2022 après le déploiement du vaccin et le recrutement de l'étude prospective, l'équipe a mené un essai rétrospectif d'efficacité sur 3 064 participants vaccinés et 6 111 participants non vaccinés, avec le même réseau de centres d'étude et les mêmes critères d'inclusion, afin de saisir la période de forte incidence de juillet à octobre 2022. Au final, 3 052 personnes vaccinées ont été incluses dans la cohorte d'efficacité.

Tolérance

Parmi les 6 459 personnes ayant participé à l'étude prospective, les effets indésirables ont été rares (première dose : 0,35 % ; deuxième dose : 0,14 %). Les réactions locales ont été plus fréquentes après la première dose (70,2 %) qu'après la seconde (56,8 %). De même, les réactions systémiques ont été plus fréquentes après la première dose (22,3 %) qu'après la seconde (17,6 %).

La réaction locale la plus fréquente a été une légère douleur au point d'injection sous l'effet d'une pression ou d'un mouvement après la première (46,7 %) et la deuxième dose (40,6 %). Les réactions locales graves ont été rares (première dose, 1,6 % ; deuxième dose, 1,9 %). Les réactions systémiques graves (fièvre, fatigue, douleurs musculaires, céphalées, nausées et vomissements, diarrhée) ont été rares (2,5 % après la première dose et 1,9 % après la seconde).

Efficacité vaccinale

Dans l'étude rétrospective, après un suivi médian de 55 jours, 16 participants vaccinés ont contracté la mpox, contre 32 de leurs homologues non vaccinés. L'efficacité du vaccin au moins 14 jours après l'administration d'une dose était de 57,8 % dans l'ensemble, de 84,1 % chez les participants non séropositifs et de 34,9 % chez les séropositifs. 

Aucun cas de mpox n'étant survenu parmi les 211 personnes ayant reçu deux doses du vaccin JYNNEOS, les chercheurs n'ont pas pu estimer l'efficacité de deux doses.

La cicatrisation des lésions cutanées a pris en moyenne 10 jours chez les participants vaccinés, contre 18 jours chez les personnes non vaccinées. Des symptômes systémiques sont apparus chez 78,2 % des personnes non vaccinées et 45,5 % des personnes vaccinées. Lorsque des symptômes systémiques sont apparus, les participants vaccinés ont présenté nettement moins de symptômes.

Neuf des 298 participants non vaccinés (3,0 %) et aucun participant vacciné n'ont été hospitalisés, et aucun décès lié au mpox n'a été signalé. Parmi tous les participants ayant contracté des infections après la vaccination, 70,8 % vivaient avec le VIH, contre 56 % pour les participants non vaccinés.

Conclusions

« La réduction significative de la gravité des symptômes et du risque d'infection observée chez les personnes vaccinées suggère qu'une large couverture vaccinale est très utile lors des épidémies aiguës », écrivent les auteurs. « Les résultats de l'étude actuelle soulignent également la nécessité d'une série complète de vaccination à deux doses, en particulier chez les personnes vivant avec le VIH, ce qui a des implications importantes pour les stratégies de vaccination mondiales et nationales ».

Source : Center for Infectious Disease Research and Policy-University fo Minnesota, The Lancet Infectious Diseases

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