A La Réunion, l'épidémie de Chikungunya est généralisée et continue à progresser
1.CHIKUNGUNYA
À la Réunion, depuis le 23 août 2024, 13 594 cas autochtones de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 13 455 en 2025. Pour la S11, ce sont 4 156 cas (+16% par rapport à la semaine précédente).
Ce ralentissement dans la progression du nombre de cas confirmés est potentiellement lié à l’arrêt de la confirmation biologique systématique chez chaque suspect particulièrement dans les zones où la maladie circule le plus.
Depuis la réémergence du chikungunya, c'est toujours la commune du Tampon qui est la plus affectée avec plus de 3 500 cas signalés dont près de 1 000 en semaine 11. De façon générale, ce sont les communes du sud qui sont les plus affectées, mais l'épidémie concerne maintenant toute l'île. Le nombre de cas a par exemple progressé fortement à Saint Paul, La Possession, Sainte Suzanne et Saint André.
Figure 1 : Répartition cartographiée du nombre de cas de chikungunya commune de la S09 à la S11
Figure 2 : Carte de La Réunion avec la dénomination des communes
L’activité aux URGENCES poursuivait sa hausse : depuis le début de l’année, 297 passages pour motif « arboviroses » ont été recensés, dont 128 pour la semaine 11 (contre 78 en S10).
Le nombre de cas HOSPITALISES >24h pour chikungunya et signalés à ce jour est de 82 dont 72 pour lesquels le chikungunya était le motif d’admission (pour les 10 autres cas, le diagnostic a été confirmé au cours de l’hospitalisation).
Pour ces 72 cas, l’âge médian était de 73 ans (extrêmes : 0 jour à 95 ans). Plus de 60% d’entre eux (n=45) présentaient une ou plusieurs comorbidités comme une pathologie chronique préexistante.
Parmi les personnes sans comorbidité (27%) figurent de nombreuses femmes enceintes (n=11), hospitalisées pour suivi de chikungunya au cours de la grossesse ou des nourrissons de moins d’un an (n=13) hospitalisés pour suivi court (2 à 3 jours).
A ce jour, 15 cas graves (c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe) ont été signalés. Ce sont 8 adultes et 7 nouveau-nés.
- Chez les adultes, sept présentaient une décompensation d’organe (respiratoire, cardiaque ou rénale) sur une pathologie chronique existante. Une encéphalite a également été signalée.
- Parmi les nouveau-nés, 2 transmissions périnatales ont été rapportées dans un tableau clinique sévère nécessitant des soins intensifs. Parmi les cinq autres cas, des décompensations respiratoires étaient rapportées avec parfois choc septique associé.
Le 21 mars, l'ARS de La Réunion a signalé que deux personnes âgées de 86 et 96 ans, dont une présentait des comorbidités, sont décédées en S11.
En MEDECINE DE VILLE, depuis la semaine 05, on observe la même tendance à l’augmentation de l’activité liée à la prise en charge d’arbovirose. Cette augmentation, particulièrement visible à partir de la S07 (2% de l’activité), poursuivait sa hausse en semaine 11 et atteignait 12% de l’activité totale en médecine de ville.
En 2025, la dynamique épidémique du chikungunya en médecine de ville est plus précoce et se situe à un niveau bien plus élevé que lors de la période 2018-2024 marquée par 4 épidémies de dengue
Les estimations reposant sur l’activité des médecins de ville contribuant au réseau sentinelles et sur les données de l’assurance maladie évaluent à 12 000, le nombre de cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la semaine 11.
2. DENGUE
La circulation de la dengue est actuellement basse sur l’île avec 33 cas détectés depuis le début de l’année, dont 1 cas en S11. Tous les cas étaient dispersés dans l’espace.