A La Réunion, l'épidémie de chikungunya est généralisée et progresse partout
A La Réunion, depuis le 23 août 2024, 20 242 cas autochtones de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 20 099 en 2025. Pour la S12, ce sont 5 832 cas (+16% par rapport à la semaine précédente).
Figure : Courbe des cas confirmés de chikungunya par semaine de début des signes, La Réunion,S33/2024 à S12/2025
Remarque : La lecture du graphique pourrait suggérer un ralentissement de la progression du nombre de cas confirmés. Cependant, cette interprétation doit être nuancée, car la confirmation biologique systématique des cas suspects pourrait avoir été interrompue, notamment dans les zones de forte circulation de la maladie. De plus, le délai actuel dans la consolidation des données, dû à la masse de signaux à traiter, doit également être pris en compte .
Depuis la réémergence du chikungunya, c'est toujours la commune du Tampon qui est la plus affectée avec plus de 4 700 cas signalés en 2025, dont plus de 800 en semaine 12. Cependant, en semaine 12, c’est la commune de Saint-Paul qui est la plus affectée avec plus de 900 cas recensés suivie des communes de Saint-Denis et Saint-Pierre (plus de 600 cas chacune). Malgré un nombre de cas moins élevé, les communes de Saint-André, Saint-Benoit et Bras-Panon enregistrent une progression importante de la circulation. Enfin, rapportée à la taille de leur population, en S12, les communes des Avirons, de l’Entre-Deux, de Petite Ile, de Saint-Joseph, de Saint-Leu et de Saint-Philippe voient également la circulation virale progresser.
L’activité aux URGENCES poursuit sa hausse : depuis le début de l’année, 484 passages pour motif « arboviroses » ont été recensés, dont 187 pour la semaine 12 (contre 128 en S11, soit 46% d’augmentation).
Le nombre de cas HOSPITALISES >24h pour chikungunya et signalés à Santé publique France à ce jour est de 129. Les populations qui représentent la majorité des cas hospitalisés pour chikungunya sont les nourrissons de moins de 6 mois (un quart) et les personnes âgées de 65 ans et plus (47%). La plupart des patients hospitalisés (77%) présentent au moins une comorbidité (diabète, ou HTA, ou IRC) constituant un facteur de risque de forme sévère.
Une hospitalisation pour suivi de chikungunya au cours de la grossesse a été signalée chez 25 femmes enceintes et 17 nourrissons de moins de 6 mois ont été hospitalisés pour suivi court sans gravité associée (2 à 3 jours).
31 cas graves ont été signalés chez 17 adultes de plus de 65 ans et 14 nourrissons de moins de 2 mois.
Depuis le début de l’année, deux décès survenus chez des personnes de plus 75 ans ont été classés comme directement liés au chikungunya.
En MÉDECINE DE VILLE, depuis la semaine 05, on observe la même tendance à l’augmentation de l’activité liée à la prise en charge d’arbovirose. Cette augmentation, particulièrement visible à partir de la S07 (2% de l’activité), poursuivait sa hausse en semaine 12 et atteignait 18% de l’activité totale en médecine de ville (contre 12 % en semaine 11).
Rapportés à l’échelle de l’île, on estime à près de 18 000, le nombre de consultations pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la semaine 12 (contre près de 12 000 en S11, soit 50% d’augmentation).
2. DENGUE
La circulation de la dengue est actuellement basse sur l’île avec avec une trentaine de cas seulement détectés depuis le début de l’année et aucun cas en S12. Tous les cas étaient dispersés dans l’espace.