A La Réunion, l’épidémie de chikungunya se stabilise à un haut niveau de transmission à l’échelle de l’île, avec des disparités entre le Nord et le Sud
1.CHIKUNGUNYA
À La Réunion, depuis le début de l'année 2025, plus de 39 000 cas autochtones biologiquement confirmés de chikungunya ont été recensés sur l’île, dont 4 304 en S15 (contre 6 237 en S14).
On constate donc une diminution du nombre de cas confirmés. Toutefois, cette interprétation doit être nuancée car la confirmation biologique systématique des cas suspects pourrait avoir été interrompue, notamment dans les zones de forte circulation de la maladie, et de plus, le délai actuel dans la consolidation des données, dû à la masse de signaux à traiter, doit également être pris en compte (les données de la S15 ne sont pas consolidées).
Depuis le début de l’épidémie, c’est toujours la commune du Tampon qui a rapporté le plus de cas. Plus de 6 500 cas ont été signalés en 2025 dont encore 327 cas en S15. En S15, c’est la commune de Saint-Denis qui est la plus affectée avec 681 cas recensés suivie de la commune de Saint-Paul (plus de 577 cas). Malgré une diminution du nombre de cas
dans la majorité des communes, on observe une augmentation des cas en S15 au Port, à Sainte-Rose et à Cilaos.
Enfin, rapportée à la taille de leur population, en S15, les communes de la Possession et de Trois-Bassins ont le nombre de cas le plus important (93 pour 10 000 habitants).
Les indicateurs en lien avec le chikungunya en MÉDECINE DE VILLE, aux URGENCES ainsi qu’à l’HÔPITAL poursuivent leur hausse :
- en médecine de ville, la prise en charge des arboviroses représentait 18% de l’activité totale en S15 comme en S14, et on estime, pour l'île, à plus de 20 520, le nombre de consultations pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la S15 (contre de 20 190 en S14).
- après la diminution observée en S14, l’activité aux urgences pour motif chikungunya est à nouveau en hausse en S15 ; on dénombre 350 passages aux urgences en S15 (contre 289 en S14, soit une hausse de 21%)
- depuis le début de l 'épidémie, il y a eu 261 hospitalisations pour chikungunya ; un quart (26%) d’entre eux avait moins de 6 mois et près de la moitié (44%) avait plus de 65 ans. 94% des patients hospitalisés présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, leur âge ou la grossesse.
- A ce jour, 47 cas graves (c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe) ont été signalés principalement chez des personnes âgées et des nourrissons.
- Depuis le début de l’année, 9 décès survenus entre les semaines 11 et 14 chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été classés comme liés au chikungunya. Neuf autres décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya, dont un décès néonatal.
Rappelons qu'une campagne de vaccination a débuté le 7 avril 2025 à la Réunion. Elle repose sur l'utilisation du vaccin IXCHIQ. Les publics prioritaires, n’ayant pas contracté le chikungunya par le passé, sont encouragés à se faire vacciner :
- les personnes âgées de 18 ans et plus présentant des comorbidités ou maladies chroniques
(hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, maladies rénales, maladies hépatiques, maladies neurovasculaires, …) - les personnes âgées de plus de 65 ans, qu'elles présentent ou non une comorbidité.
Une campagne de vaccination a également débuté à Mayotte depuis le 22 avril 2025, ciblant les mêmes personnes.
2. DENGUE
La circulation de la dengue est actuellement basse sur l’île avec 16 cas confirmés autochtones (et 27 cas probables) depuis le début de l’année dispersés dans l’espace.
Depuis la semaine passée, deux nouveaux cas confirmés ont été signalés dans le secteur de la Bretagne/ Sainte-Clotilde. Ce regroupement de cas compte à présent 5 cas et appelle à la vigilance au vu des conditions météorologiques toujours propices à la circulation virale.