Méningocoques

Depuis le 1er décembre 2024, la vaccination contre les méningocoques A, C, W et Y est remboursée à 65 % pour les vaccins NIMENRIX et MENQUADFI chez les nourrissons, adolescents et jeunes adultes éligibles selon le calendrier vaccinal.

A compter du 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoque A, B, C, W et Y sera obligatoire pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2025. De plus, les nourrissons ayant reçu une première dose de vaccin contre le méningocoque C avant le 1er janvier 2025 devront recevoir leur deuxième dose, après cette date, avec un vaccin contre les méningocoques ACWY.

Le méningocoque (Neisseria meningitidis) est une bactérie très fragile qui ne survit pas dans le milieu extérieur. Il est exclusivement retrouvé chez l'homme, où il se développe au niveau de la gorge (rhinopharynx) en étant commensal. Le rhinopharynx est à la fois la porte d'entrée, le lieu de vie et la voie d'élimination de cette bactérie. Les personnes qui hébergent le méningocoque au niveau de leur gorge sont appelées "porteurs du méningocoque".

Le méningocoque possède une capsule composée de sucres (polyoside). La capsule est un facteur de virulence important du méningocoque car elle lui permet de résister aux défenses immunitaires de l'être humain ; sa composition détermine le sérogroupe du méningocoque. Chaque sérogroupe est désigné par une lettre majuscule. Parmi les douze sérogroupes décrits, les méningocoques A, B, C, W et Y sont les plus souvent responsables d'infections graves. Le polyoside capsulaire est utilisé comme antigène vaccinal pour les méningocoques A, C, W et Y (à noter que d'autres antigènes sont utilisés pour fabriquer le vaccin contre le méningocoque B).

Le méningocoque est transmis directement par voie aérienne d'un porteur à une autre personne par l'intermédiaire de sécrétions rhino-pharyngées (gouttelettes de Flûgge) émises lors de la toux ou de la parole : celles-ci sont projetées à courte distance, et on estime que le risque de recevoir des méningocoques n'existe que pour des contacts proches et répétés. Dans les jours qui suivent son installation dans la gorge (période d'incubation de 2 à 10 jours), le méningocoque peut traverser la muqueuse, atteindre la circulation sanguine et entrainer une infection invasive à méningocoque, méningite (infection des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) ou septicémie, dont l'évolution peut être fatale. Le purpura fulminans est une complication redoutable de l'infection à méningocoque, qui se traduit par des plaques hémorragiques cutanées et un choc septique foudroyant mortel une fois sur quatre.

Plus rarement, le méningocoque est transmis lors de rapports sexuels.

Une suspicion d'infection invasive à méningocoque nécessite une prise en charge médicale rapide incluant l'administration d'antibiotiques le plus souvent par voie intraveineuse.

Les infections invasives à méningocoques sont à déclaration obligatoire.

Si la mise en place de mesures barrières durant la crise de covid 19 a permis une baisse notable de ces infections, les données de surveillance des infections invasives à méningocoques issues de Santé publique France, sur les années 2022 et 2023, montrent une reprise de la circulation des méningocoques (tous sérogroupes confondus).

Dans ce contexte d’évolution défavorable de l’épidémiologie des infections invasives à méningocoques, la Haute Autorité de santé (HAS), en réponse à une saisine de la Direction Générale de Santé, a révisé la stratégie de vaccination contre les infections invasives à méningocoques ACWY et B le 7 mars 2024.

Les recommandations vaccinales

Les vaccins utilisés contre les méningocoques A, C, W et Y

Ces vaccins sont fabriqués à partir des polyosides qui composent leur capsule.

Les premiers vaccins utilisés étaient des polyosides simples. Ces vaccins ne sont plus disponibles aujourd'hui en Europe, mais de nombreuses personnes ont des carnets de vaccination qui attestent de leur administration dans le passé. Il s'agit notamment des vaccins quadrivalents ACWY MENCEVAX, MENOMUNE ou du VACCIN BIVALENT MENINGOCOCCIQUE A+C, Ces vaccins avaient plusieurs inconvénients : comme tous les vaccins utilisant des antigènes polyosidiques, et à l'inverse des vaccins protéiques (pour lesquels l'antigène est une protéine), ils ne sont pas efficaces avant l'âge de deux ans, il ne sont pas capables de supprimer le portage du méningocoque dans la gorge (à l'origine de la transmission de personne à personne) et la protection qu'ils confèrent est de courte durée (3 ans environ). De plus, ils n'induisent pas la production de lymphocytes B et T mémoires et ne sont donc pas capables d'avoir un effet rappel en cas de nouvelle injection vaccinale. L'effet rappel, ou réponse anamnestique, repose sur les cellules mémoires B et T ; lors d’un nouveau contact avec l’agent infectieux ou certains de ses antigènes, les cellules mémoires sont rapidement réactivées : les anticorps augmentent plus vite et atteignent des concentrations plus élevées.

Actuellement, les vaccins disponibles contre les méningocoques A, C, W ou Y sont tous aujourd'hui des vaccins polyosidiques conjugués. Cela signifie que le polyoside est lié (conjugué) à une protéine, conférant à l'ensemble les mêmes propriétés qu'un vaccin protéique : efficacité chez le jeune nourrisson, contre le portage du méningocoque, durée de protection plus longue qu'avec les vaccins polyosidiques, induction de lymphocytes mémoires B et T et d'un effet rappel en cas d'administration d'une nouvelle dose vaccinale.

Il existe deux vaccins monovalents conjugués contre le sérogroupe C (MENJUGATE et NEISVAC) et trois vaccins quadrivalents conjugués contre les sérogroupes A, C, W et Y (NIMENRIX, MENQUADFI et MENVEO).

Les vaccins MENJUGATE et NEISVAC, utilisables dès l'âge de 2 mois, ne sont plus recommandés. Le vaccin MENVEO peut être utilisé dès l'âge de 2 ans, le vaccin NIMENRIX est autorisé à partir de l'âge de six semaines, le vaccin MENQUADFI à partir de l'âge de 12 mois. Ces vaccins sont disponibles en pharmacie d'officine depuis le début de l'année 2014.

Les recommandations vaccinales contre les infections à méningocoques ACWY ont été révisées par la HAS en mars 2024 et reprises dans le calendrier vaccinal en vigueur.

Vaccins contre le méningocoque B

Les antigènes des vaccins contre les méningocoques B proviennent de différentes protéines de la bactérie (et non de sa capsule, peu immunogène et présentant des antigènes qui sont structurellement similaires à certains antigènes humains).

Deux vaccins sont disponibles.

BEXSERO.

Ce vaccin contient 4 protéines antigéniques (on utilise souvent l'abréviation MenC4B pour le désigner.

  • NHBA (Neisseria Heparin Binding Antigen). Cet antigène joue un rôle dans l'attachement bactérien aux cellules humaines et aide la bactérie à échapper au système immunitaire. La présence de cet antigène dans le vaccin induit une réponse immunitaire qui empêche l'adhérence et la colonisation bactérienne.
  • fHbp (factor H binding protein, variant B01). Comme dans TRUMENBA, cet antigène cible une protéine de liaison au facteur H. Cependant, BEXSERO utilise un variant spécifique qui offre une protection contre des souches différentes.
  • NadA (Neisserial adhesin A). Il s'agit d'une protéine impliquée dans l'adhérence bactérienne et l'invasion des cellules humaines. Cet antigène stimule une forte réponse immunitaire et empêche la bactérie de s'attacher aux tissus.
  • OMV (Outer Membrane Vesicles). Des vésicules de membrane externe contenant des composants de surface bactérienne, principalement la PorA P1.4. Ces vésicules induisent une réponse immunitaire spécifique contre certaines souches de méningocoques B.

TRUMENBA.

Ce vaccin est constitué de deux protéines de liaison au facteur H (factor H binding proteins, ou fHbp) de Neisseria meningitidis :

  • fHbp de sous-famille A (variant A05)
  • fHbp de sous-famille B (variant B01)

Ces protéines sont présentes sur la surface de la bactérie Neisseria meningitidis et jouent un rôle clé dans sa capacité à échapper au système immunitaire humain en interagissant avec le facteur H, une molécule qui régule la voie alternative du complément.

Les recommandations générales

Vaccination des nourrissons

La vaccination tétravalente du nourrisson contre les sérogroupes A, C, W et Y est obligatoire, en remplacement de la vaccination méningococcique dirigée contre le sérogroupe C, selon le schéma vaccinal à deux doses suivant : une dose unique de primovaccination à l’âge de 6 mois suivie d’une dose de rappel à l’âge de 12 mois.

Le maintien d’une première dose avant l’âge de 1 an se justifie par la nécessité d’offrir une protection directe et précoce à cette population pour laquelle l’incidence et le fardeau des infections invasives à méningocoque W sont élevés. Le changement de schéma vaccinal avec une première dose à 6 mois au lieu de 5 mois (âge actuellement en vigueur pour la première dose de vaccins dirigés contre le sérogroupe C) permet de conserver un schéma vaccinal complet réduit à 2 doses et débuté précocement dans la première année de vie.

Compte tenu des données d’interchangeabilité, la HAS rappelle qu’une vaccination initiée avec un vaccin monovalent C chez les nourrissons peut être poursuivie avec un vaccin méningococcique tétravalent ACWY.

Une vaccination ACWY initiée avant 12 mois avec NIMENRIX peut être poursuivie avec le même vaccin ou un autre vaccin autorisé (MENQUADFI). Le vaccin NIMENRIX peut être co-administré avec la plupart des vaccins recommandés à cet âge.

La vaccination contre les IIM de sérogroupe B par le vaccin BEXSERO est recommandée chez l'ensemble des nourrissons selon le schéma suivant : première dose à l'âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12). La vaccination sera initiée dès l’âge de 2 mois et avant l’âge de 2 ans. Deux doses de primovaccination doivent être administrées à au moins deux mois d’intervalle et une dose de rappel est nécessaire (voir ci-dessous les schéma vaccinaux).

Vaccination obligatoire du nourrisson

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Les nourrissons ayant reçu une première dose de vaccin contre le méningocoque C avant le 1er janvier 2025 devront recevoir leur deuxième dose, après cette date, avec un vaccin contre les méningocoques ACWY.

Vaccination des adolescents

La HAS recommande la vaccination tétravalente chez tous les adolescents selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans, et un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans. Les trois vaccins tétravalents disponibles en France (NIMENRIX, MENQUADFI et MENVEO) peuvent être considérés comme interchangeables et peuvent être administrés dans le cadre du rattrapage, en même temps que les autres vaccins qui sont recommandés à cet âge.

Les recommandations particulières

1. Personnes présentant une réceptivité accrue aux infections invasives à méningocoque

Les personnes qui présentent l'un des facteurs de risque suivants devraient bénéficier d’une protection durable contre les sérogroupes A, B, C, W et Y du méningocoque avec un vaccin quadrivalent conjugué ACWY et un vaccin contre le méningocoque B :

  • déficit en fraction terminale du complément ou qui reçoivent un traitement anti-C5A ;
  • déficit en properdine ;
  • asplénie anatomique ou fonctionnelle ;
  • greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Il existe trois vaccins quadrivalents ACWY conjugués : le vaccin NIMENRIX dès l'âge de six semaines (depuis novembre 2016), le vaccin MENQUADFI dès l'âge de 12 mois et le vaccin MENVEO à partir de l'âge de 2 ans.

Les vaccins NIMENRIX, MENQUADFI et MENVEO sont remboursés à 65 % par l'assurance maladie pour les patients à risque élevé d'infection invasive à méningocoque (pas de remboursement pour les voyageurs ou en dehors des tranches d'âge concernées).

Seul les vaccins NIMENRIX et MENQUADFI sont remboursés à 65 % par l'assurance maladie pour tous les nourrissons (jusqu'à 23 mois inclus), adolescents (dès l'âge de 11 ans) et jeunes adultes (jusqu'à l'âge de 24 ans).

Les vaccinations contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY sont également recommandées pour
l'entourage familial des personnes à risque élevé d'IIM.

Une vaccination de rappel utilisant un vaccin tétravalent ACWY conjugué et un vaccin contre le méningocoque B est recommandée tous les cinq ans chez les personnes à risque élevé et durable d'infection invasive à méningocoque, dont la liste est précisée ci-dessus.

2. Personnes au contact d'un cas d’infection invasive à méningocoque de sérogroupe A, C, W ou Y

Une instruction du 27 juillet 2018 précise la conduite à tenir autour d'un cas d’infection invasive à méningocoque.

La vaccination est recommandée au plus tard dans les 10 jours qui suivent l'exposition au méningocoque. Les schémas vaccinaux à utiliser sont définis dans l'instruction.

Devant la survenue de cas groupés, des mesures spécifiques peuvent être mises en œuvre.

3. Recommandations autour d’un ou plusieurs cas d'infection invasive à méningocoque

La vaccination autour d'un cas d'infection invasive à méningocoque A, C, W, Y ou dans le cadre de situations impliquant plus d'un cas spécifique de sérogroupe B est détaillée dans l’instruction nº DGS/SP/2018/163 du 27 juillet 2018 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque.

Recommandations autour d’un cas d'infection invasive à méningocoque A, C, W ou Y

La vaccination est recommandée pour les sujets contacts d'un cas d'infection invasive à sérogroupe A, C, W ou Y dans les conditions prévues par l'instruction relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque : vaccin tétravalent conjugué ACWY en cas d'infection à sérogroupe A, C, W ou Y (NIMENRIX à partir de 6 semaines, MENQUADFI à partir de 12 mois ou MENVEO à partir de 2 ans.

La vaccination doit être alors réalisée au plus tard dans les dix jours après le dernier contact avec le cas index.

Recommandations dans le cadre de situations impliquant plus d’un cas d'infection invasive à méningocoque A, C, W ou Y

La vaccination contre les sérogroupes ACWY peut être recommandée pour des populations cibles en cas de foyers
d'hyperendémie.

Recommandations dans le cadre de situations impliquant plus d’un cas d'infection invasive à méningocoque B

La vaccination contre le sérogroupe B est recommandée pour des populations cibles dans le cadre de situations
spécifiques, notamment épidémique et d'hyperendémie. Elle n'est pas recommandée pour les sujets contacts de cas
sporadiques d'infection B en sus de la chimioprophylaxie, qui représente le moyen le plus efficace de prévention des cas
secondaires. Les indications de vaccination autour de cas groupés figurent dans l'instruction relative à la prophylaxie des infections à méningocoque.

Les recommandations professionnelles

Une protection durable et étendue aux sérogroupes A, W et Y du méningocoque est souhaitable pour les personnels des laboratoires de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque.

Les recommandations pour les voyageurs

1. Personnes se rendant dans une zone d’endémie dans des conditions à risque

Notamment pour un séjour dans la "ceinture de la méningite" en Afrique subsaharienne : zones de savane et Sahel, d’Ouest en Est, du Sénégal à l’Éthiopie, au moment de la saison sèche, favorable à la transmission du méningocoque (habituellement hiver et printemps) ou dans toute autre zone où sévit une épidémie, dans des conditions de contact étroit et prolongé avec la population locale :

  • Vaccins méningococcique C monovalents

Ces vaccins ne sont plus recommandés.

  • Vaccins tétravalents conjugués ACWY

NIMENRIX

  • à partir de l’âge de 6 semaines : deux doses espacées de deux mois et rappel à 12 mois.
  • à partir de l'âge de 12 mois : une dose unique.

Remboursé à 65 % par l'assurance maladie dans le cadre des recommandations du calendrier vaccinal.

MENQUADFI : à partir de 12 mois : une dose unique

Remboursé à 65 % par l'assurance maladie dans le cadre des recommandations du calendrier vaccinal.

MENVEO

  • à partir de l'âge de 2 ans : une dose unique.

Pas encore remboursé par l'assurance maladie dans le cadre des recommandations du calendrier vaccinal.

2. Personnes se rendant dans ces zones pour y exercer une activité dans le secteur de la santé ou auprès des réfugiés

Utilisation d'un vaccin méningococcique ACWY conjugué.

3. Pèlerinage à La Mecque (Hadj et Umra)

Vaccination obligatoire. Cette vaccination doit être notée sur un Certificat International de Vacccination .La vaccination doit être réalisée au moins 10 jours avant le départ. Utilisation d'un vaccin méningococcique ACWY conjugué comme indiqué plus haut.

Le schéma vaccinal

1. Vaccins monovalents conjugués contre le méningocoque C

  • Ces vaccins ne sont plus recommandés.

2. Vaccins tétravalents conjugués ACWY

Chez le nourrisson, une dose de NIMENRIX à l'âge de 6 mois suivie d'une dose à l'âge de 12 mois remplace la
vaccination contre le méningocoque C (auparavant prévue à 5 et 12 mois). Un schéma vaccinal initié avec le vaccin NIMENRIX pourra être complété avec une dose de rappel utilisant ce même vaccin ou le vaccin MENQUADFI (autorisé à partir de l'âge de 12 mois).

Une vaccination initiée avec un vaccin monovalent C (NEISVAC) chez les nourrissons sera poursuivie avec un vaccin méningococcique tétravalent ACWY (NIMENRIX ou MENQUADFI).

Chez l’adolescent de 11 à 14 ans, une dose de vaccin ACWY ( NIMENRIX, MENQUADFI ou MENVEO); avec un rattrapage entre entre 15 et 24 ans.

Il faut noter que le vaccin MENVEO n'est autorisé qu'à partir de l'âge de 2 ans et que ce vaccin n'est pas encore remboursé par l'assurance maladie dans le cadre des recommandations générales).

3. Vaccins méningococciques B

3.1. Chez le nourrisson

BEXSERO

La vaccination contre les infections invasives de sérogroupe B par ce vaccin est recommandée chez l’ensemble des nourrissons
selon le schéma suivant : première dose à l'âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12).
La vaccination est initiée dès l’âge de 2 mois et avant l’âge de 2 ans. Deux doses de primovaccination doivent être administrées à au moins deux mois d’intervalle et une dose de rappel est nécessaire, en respectant les schémas suivants en fonction de l'âge :

  • Vaccination initiée entre 2 et 5 mois : deux doses en respectant un intervalle minimal de deux mois entre les doses de primovaccination et une dose de rappel entre 12 et 15 mois en respectant un délai
    d’au moins six mois entre la dernière dose de primovaccination et la dose de rappel.
  • Nourrissons âgés de 6 à 11 mois : primovaccination à deux doses avec un intervalle minimal de deux mois et une dose de rappel au cours de la deuxième année avec un intervalle d'au moins 2 mois ;
  • Nourrissons âgés de 12 à 23 mois : primovaccination à deux doses espacées d'au moins deux mois, suivie d'une dose de rappel avec un intervalle de 12 à 23 mois.

3.2. A partir de l'âge de 2 ans (recommandations spécifiques)

Les recommandations spécifiques sont expliquées ci-dessus.

BEXSERO

  • Primovaccination : deux doses espacées d'au moins un mois.
  • Rappel : une dose de rappel peut être envisagée chez les sujets présentant un risque continu d'exposition à infection méningococcique

TRUMENBA

À partir de l'âge de 10 ans, deux schémas de primovaccination sont possibles : deux doses à six mois d’intervalle, ou deux doses à au moins un mois d’intervalle, suivies d'une troisième dose administrée au moins quatre mois après la deuxième dose.

La vaccination autour d'un cas (hors situation impliquant le sérogroupe B) est détaillée dans l'instruction N° DGS/SP/2018/163 du 27 juillet 2018 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque. 

Pour les personnes immunodéprimées ou aspléniques : cf. rapport du HCSP du 7 novembre 2014.

Depuis avril 2022, les pharmaciens, les IDE peuvent administrer ces vaccins sur prescription médicale chez les personnes de 16 ans et plus.

Les données épidémiologiques

1. Dans le monde

En Afrique subsaharienne , des épidémies de grande ampleur surviennent régulièrement, notamment pendant la saison sèche (novembre-juin), dans une zone s’étendant du Sénégal à l’Ethiopie (« ceinture de la méningite » africaine) ou ceinture de Lapeyssonnie, du nom du médecin militaire qui l'a décrite et mis en oeuvre des méthodes de lutte contre la méningite à méningocoque. Le sérogroupe A a longtemps prédominé en Afrique. Les campagnes de vaccination entre 2010-2020 avec le vaccin méningocoque A MenAfrivac ont contribué à diminuer de manière importante les épidémies de méningites. Les méningocoques responsables plus fréquemment d'épidémies sont actuellement de sérogroupe C et W. Le sérogroupe W semble maintenant durablement implanté en Afrique, avec une importance variable selon la zone géographique

Le méningocoque de sérogroupe A a été également responsable d’épidémies en Asie.

Le sérogroupe W a été responsable d’épidémies en Arabie saoudite (pèlerinage de la Mecque) .

Le sérogroupe X est présent depuis les années 1990 en Afrique avec des poussées épidémiques récentes (Niger, Kenya et Ouganda). Il n'existe pas de vaccin disponible contre le sérogroupe X.

Dans les zones tempérées, la plupart des cas surviennent en hiver. Des flambées localisées se produisent dans des espaces clos bondés (dortoirs, casernes, etc.). Les sérogroupes B et C prédominent dans les Amériques et en Europe où ils sont à l’origine de cas sporadiques et de petites bouffées épidémiques. Les autres sérogroupes restent minoritaires dans le monde. Cependant, le sérogroupe Y s’est implanté de façon endémique en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) et progresse dans plusieurs pays européens.

2. En France

En France, la majorité des cas d'infection invasive à méningocoque survient de manière sporadique (cas isolés).

Après deux années de faible incidence, en lien avec les mesures mises en place avec la pandémie Covid-19, le nombre de cas d'infections invasives à méningocoques (IIM) repart à la hausse depuis octobre 2022.

En 2022, 84 cas d'infections invasives à méningocoque ont été déclarés en France, en grande majorité liées aux sérogroupes B (53 % des cas), Y (23 % des cas) et W (19% des cas). Le sérogroupe C était très minoritaire (4 % des cas).

Les infections invasives à méningocoques B surviennent plus fréquemment chez les adultes jeunes (15-24 ans) et les nourrissons.

Le sérogroupe Y est fréquemment identifié chez les adultes, en particulier les personnes de 60 ans et plus.

Les infections invasives à méningocoques W sont en augmentation dans plusieurs classes d'âge : nourrissons, jeunes adultes 15-24 ans et les adultes plus âgés.

En 2022, 10 % des décès ont été rapportés parmi les cas d'infections invasives à méningocoque, soit une létalité équivalente à celle observée avant la pandémie.

Références

Vaccins contre cette maladie

    Aucun vaccin disponible en France