Etats-Unis : des résultats hétérogènes sur l'adoption de la vaccination maternelle contre le VRS et du nirsevimab chez les nourrissons nés entre octobre 2023 et mars 2024
Aux Etats-Unis, en 2023, 2 nouvelles mesures de protection des nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS) sont devenues disponibles : un vaccin pour les personnes enceintes entre 32 et 36 semaines de gestation et un anticorps monoclonal (nirsevimab) pour les nourrissons âgés de moins de 8 mois.
La revue JAMA a publié le 8 janvier les résultats d’une étude de cohorte utilisant les données des dossiers médicaux des nourrissons nés de mères âgées de 15 à 49 ans entre le 17 octobre 2023 et le 31 mars 2024 d’une organisation de soins de santé de Californie du Nord.
L'étude a porté sur 17 251 nourrissons, dont 77,5% (13 366) ont été protégés soit par la vaccination maternelle (VRSpreF), soit par le nirsevimab :
- 5855 nourrissons (33,9 %) ont été exposés uniquement au vaccin maternel [âge gestationnel médian de 34,0 (32,6-36,0) semaines) ; délai médian entre la vaccination maternelle et l'accouchement était de 34 (24-46) jours].
- 7051 nourrissons (40,9 %) n'ont reçu que du nirsevimab (âge médian, 4 [2-16] jours).
- 460 nourrissons (2,7 %) ont été exposés à la fois au VRSpreF maternel et au nirsevimab, dont 143 (31,1 %) sont nés prématurément et 111 (24,1 %) ont été admis dans une unité de soins intensifs néonatals. Sur les 534 nourrissons nés dans les deux semaines suivant la vaccination maternelle contre le VRSpreF, 388 (72,7 %) ont également reçu du nirsevimab.
La plupart des nourrissons (3615 sur 4851 [74,5 %]) nés entre octobre et novembre ont reçu le nirsevimab, tandis que plus de la moitié des nourrissons (4817 sur 9213 [52,3 %]) nés entre janvier et mars ont été exposés au VRSpreF maternel.
Concernant les facteurs d’acceptabilité :
- Par rapport aux nourrisson de mères âgées de 35 ans ou plus, les nourrissons de mères âgées de moins de 25 ans
- étaient moins susceptibles d'être exposés uniquement au RSVpreF (26,4 % vs 37,9 %)
- mais plus susceptibles de recevoir uniquement le nirsevimab (44,2 % vs 40,1 %).
- L'exposition au RSVpreF et/ou au nirsevimab était la plus élevée chez les nourrissons de mères asiatiques (86,7 %) et la plus faible chez les nourrissons de mères noires (70,2 %).
- La proportion de ceux qui n'ont reçu que du nirsevimab était similaire chez les nourrissons de mères noires (42,3 %) et asiatiques (42,7 %) et plus faible chez les nourrissons de mères blanches (36,6 %).
Cette étude portant sur une population assurée, ses résultats ne peuvent être généralisés.
Dans une autre nouvelle étude, publiée cette fois dans Vaccine, les chercheurs ont utilisé les données du registre des vaccinations du Wisconsin et de l'Office of Vital Records pour évaluer l'utilisation du vaccin maternel et du nirsevimab sur la protection globale des nourrissons contre le VRS.
Ils ont constaté que la prise en charge était beaucoup moins importante que dans l'étude publiée dans JAMA.
Parmi les 27 788 naissances vivantes enregistrées entre le 1er octobre 2023 et le 31 mars 2024, 5 056 nourrissons (18,2 %) ont reçu du nirsevimab et 4 767 femmes ayant accouché pendant cette période (17,2 %) ont reçu le vaccin maternel RSVpreF.
Au total, 36,2 % des nourrissons ont été protégés contre les infections des voies respiratoires inférieures associées au VRS, tandis que 63,9 % des nourrissons ne l'ont pas été, précisent les auteurs.