Deux épidémies d'hépatite A font l'objet d'une enquête en Irlande
En Irlande, 21 patients atteint d'hépatite A ont été identifiés au cours d'une période de trois mois à Dublin, dont 17 liés aux épidémies qui ont débuté en novembre 2020. L'une des souches de l'épidémie est de génotype IA. Neuf des 21 personnes malades ont été hospitalisées, 15 sont des enfants de moins de 18 ans.
Trois cas d'hépatite A ont été signalés au département de la santé publique Est à la mi-novembre, sans lien direct entre eux. Trois autres patients, fin décembre, ont fait l'objet d'une enquête. Quatre de ces patients ont été liés à une épidémie dans une famille élargie. Les deux autres malades vivaient dans le même quartier de la ville, mais ne présentaient aucun facteur de risque identifiable d'infection par le virus de l'hépatite A (VHA) ni aucun lien avec d'autres cas.
- Le premier foyer comprend cinq enfants comme cas confirmés, deux garçons et trois filles. Le cas index a probablement acquis l'infection lors d'un voyage en Asie centrale en octobre 2020. Le début de l'infection la plus récente remonte au 17 décembre 2020. Les dattes étaient le seul élément commun identifié dans les antécédents alimentaires de deux cas de cette épidémie.
- Le deuxième foyer concerne 12 personnes, dont cinq hommes et sept femmes. La source d'infection du cas index est inconnue. Les 12 personnes résident dans la région de Dublin Ouest. La date d'apparition de la maladie la plus récente est fin janvier. Elle est centrée sur une communauté élargie vivant dans un grand site résidentiel, avec des preuves de transmission secondaire dans les écoles locales. La fermeture des écoles dans le cadre des restrictions liées à la covid 19 en décembre 2020 a probablement réduit la transmission du VHA chez les enfants, selon les autorités. Un restaurant de vente à emporter a été associé à deux familles dans cette épidémie.
Aucune source alimentaire unique n'a été identifiée pour les deux épidémies. La transmission environnementale possible du VHA par les eaux usées et les eaux stagnantes pourrait avoir contribué à la deuxième épidémie.
Deux des cas sporadiques étaient liés à un établissement alimentaire, impliquant une transmission probable du VHA à partir d'un manipulateur d'aliments pré-symptomatique pendant sa période infectieuse. Les deux autres infections font toujours l'objet d'une enquête, une source alimentaire étant suspectée.
Rappels sur l'hépatite A.
Le virus de l'hépatite A fait partie de la famille des Picornaviridæ et appartient au genre Hepatovirus. Il se transmet principalement par voie féco-orale, le plus souvent de manière indirecte, par l'intermédiaire d'eau ou d'aliments contaminés, plus rarement directement au contact d'un malade. Le virus est éliminé en grandes quantités dans les selles des personnes malades. Il peut alors contaminer l'environnement, notamment l'eau, où il peut survivre de nombreux mois. Les flambées à transmission hydrique, bien que rares, trouvent en général leur origine dans une eau de boisson contaminée par des eaux usées ou insuffisamment traitée.
Le virus de l'hépatite A est cosmopolite et entraine des cas sporadiques (quelques cas non reliés) ou des épidémies, souvent de façon cyclique.
La période d'incubation est de 14 à 28 jours. Les symptômes peuvent être bénins ou graves. On peut observer une fièvre, un mauvais état général, une perte d'appétit, des diarrhées, des nausées, une gêne abdominale, des urines foncées et un ictère (coloration jaune de la peau et du blanc des yeux).
Contrairement à l'hépatite B et à l'hépatite C, l'hépatite A n'entraîne pas de maladie hépatique chronique. Les formes graves sont exceptionnelles chez l'enfant mais leur fréquence augmente avec l'âge. L'hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë) est associée à une mortalité élevée.
Source : Food Safety News.