France : la circulation des virus grippaux s’intensifie ; le pic épidémique de bronchiolite semble passé
En France, en semaine 51 (16 au 22 décembre 2024), l'activité liée aux infections respiratoires aiguës (IRA) était en nette augmentation en médecine de ville et à l'hôpital dans l'ensemble des classes d'âge. Les hospitalisations après passages aux urgences concernaient plus particulièrement les 65 ans et plus (58% des hospitalisations pour IRA) et les moins de 5 ans (23% des hospitalisations).
1.Grippe saisonnière
Dans l'Hexagone, la majorité des indicateurs grippe/syndrome grippal augmentait fortement en S51 dans toutes les classes d'âge.
Une co-circulation des virus A (H1N1)pdm09 et B persiste.
Dans l’Hexagone, en semaine 51, toutes les régions étaient en épidémie, y compris la Corse. En outre-mer, seule la Martinique était en pré-épidémie (depuis S48).
La part des syndromes grippaux dans les actes médicaux SOS médecin, les passages aux urgences et les hospitalisations après passage aux urgences sont respectivement de 15,3% (+4,5 points par rapport à la S50), 3% (+1,4 pt) et 2,3% (+1,2 pt). Les enfants de moins de 15 ans étaient les plus touchés en ville et à l'hôpital, mais une hausse marquée des passages aux urgences et des hospitalisations chez les personnes âgées de 65 ans et plus était observée.
En semaine 51, les taux de positivité des prélèvements réalisés en ville par les laboratoires de biologie médicale, en médecine de ville chez les patients consultant pour IRA et en milieu hospitalier étaient respectivement de 28% (+7 points par rapport à la S50), 38,1% (+14,5 pt) et 12,8% (+3,1 pt).
Le nombre de cas groupés attribués à la grippe depuis S49 était en augmentation dans les ESMS.
Enfin la part des décès avec une mention de grippe parmi les décès certifiés électroniquement progressait nettement en S51 (2% vs 0,9% en S50).
L’ensemble de ces indicateurs révèle une circulation des virus grippaux qui s’intensifie au sein de la population générale et qui touche notamment les personnes les plus âgées, celles-ci étant particulièrement vulnérables vis-à-vis de la grippe.
2. Bronchiolite
En S51, une diminution des indicateurs syndromiques de la bronchiolite était observée en ville et à l'hôpital. Ces éléments sont en faveur du passage du pic épidémique cette semaine qui sera à confirmer dans les prochaines semaines. L’épidémie continue à suivre une dynamique similaire à celles des épidémies précédant la pandémie de covid 19, avec une intensité se situant à un niveau bas en comparaison à ces épidémies antérieures.
Chez les enfants de moins de deux ans, les bronchiolites représentent respectivement 7,9% (-0,9 point par rapport à la S50) des actes médicaux SOS Médecins, 14,3% (-1,5 pts) des passages aux urgences et 30,4% (-1,4 pts) des hospitalisations après passage aux urgences.
Le taux de détection pour le VRS (virus respiratoire syncytial) dans les prélèvements naso-pharyngés commençait à diminuer en laboratoire de ville (8,3%, -0,5 points) et en milieu hospitalier (10,6%, -0,9 pt) mais était en augmentation en médecine de ville (11,7%, +1,4 points).
En S51, dans l'Hexagone, toutes les régions sont en épidémie excepté la Corse, passée en pré-épidémie en S51. Dans les départements et régions d’outre-mer, la Réunion est en pré-épidémie depuis S50, la Guadeloupe et la Martinique en épidémie depuis S43 et la Guyane en épidémie depuis fin juillet (S31). A Mayotte, l'épidémie de bronchiolite a commencé en S49 et était en cours au moment du passage du cyclone Chido.
La campagne d'immunisation passive des nouveau-nés contre les infections à VRS est en cours. Deux stratégies sont possibles : soit la vaccination de la femme enceinte pour protéger le nouveau-né ou le nourrisson de moins de 6 mois soit l'immunisation des nourrissons par un anticorps monoclonal.
3. Covid 19
Les indicateurs syndromiques du covid 19 restaient globalement stables en ville et à l'hôpital par rapport à la semaine précédente.
Le taux de positivité pour SARS-CoV-2 parmi les prélèvements testés en ville était en baisse. Il était cependant en légère augmentation à l’hôpital (6,9% soit une augmentation de 1,5%).
Le nombre de nouveaux épisodes d’IRA dans les établissements médico-sociaux (EMS) augmentait en semaine 50, une tendance portée principalement par l'augmentation des épisodes liés à la grippe
et au VRS. Ces données ne sont pas encore consolidées.
La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe et à la COVID-19, en particulier des formes graves de ces maladies.
Il est essentiel de recommander la vaccination à toutes les personnes éligibles, afin de les protéger et de protéger leur entourage : les personnes âgées de 65 ans et plus ; les personnes âgées de plus de 6 mois, atteintes de comorbidités ayant un risque élevé de forme grave de la maladie ; les personnes immunodéprimées; les femmes enceintes ; les résidents en établissement de soins de suite ou dans les établissement médico-sociaux quel que soit leur âge, ainsi que les personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables aux formes graves de l’infection, y compris les professionnels de santé.
Dans le contexte des regroupements durant les fêtes de fin d’année, et en complément des vaccinations et des traitements préventifs existants, l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger de l’ensemble des maladies de l’hiver :
- lavage des mains,
- aération régulière des pièces,
- port du masque en cas de symptômes (fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles.
Source : [Santé publique France](Le Yémen est le pays le plus touché par le choléra dans le monde.)