France : l'épidémie de grippe particulièrement sévère cette année s'intensifie dans un contexte de couverture vaccinale inférieure à celle de la saison 2023-2024

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En France, en semaine 02 de 2025, l'activité liée aux infections respiratoires aiguës en médecine de ville était en augmentation chez les moins de 15 ans et stable ou en légère diminution chez les adultes. Les indicateurs hospitaliers diminuaient dans toutes les classes d’âge.

1.Grippe saisonnière

Dans l'Hexagone, l'épidémie de grippe s'intensifiait en S02, avec toutefois des dynamiques différentes selon les sources de données et les classes d'âge.

En ville, l'activité augmentait chez les moins de 65 ans, particulièrement chez les enfants, et ralentissait légèrement chez les 65 ans et plus. La part des syndromes grippaux dans les actes médicaux SOS médecin était d'un niveau élevé dans toutes les classes d'âge (22,5% soit +2,2 point par rapport à la S01) et le taux de consultations tous âges confondus pour syndrome grippal augmentait (436 pour 100 000 habitants vs 352 en SE01)

A l'hôpital, on observait une diminution des indicateurs grippe/syndrome grippal parmi les passages aux urgences (4,3% des passages vs 5,2% en S01) et les hospitalisations dans toutes les classes d'âge (4,6% de l’ensemble des hospitalisations vs 5,4% en S01), excepté chez les moins de cinq ans chez qui ces indicateurs augmentaient fortement. La part des hospitalisations pour grippe/syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes se situait toujours à un niveau d'intensité très élevé dans toutes les classes d'âge. Les 65 ans et plus représentaient 67% des hospitalisations après passage aux urgences pour grippe/syndrome grippal_._ En S02, 22% des passages aux urgences pour grippe/syndrome
grippal ont donné lieu à une hospitalisation tous âges confondus. Depuis la semaine 40, 532 cas de grippe, ont été signalés par les services de réanimation participant à la surveillance (non exhaustif) ; 79% de ces malades pour lesquels l'information était connue n'étaient pas vaccinés contre la grippe.

Dans les établissements médicaux-sociaux, le nombre de signalements de cas groupés attribués à la grippe était également en forte hausse.

Il en était de même pour la part des décès avec une mention de grippe parmi les décès certifiés électroniquement (7,3% en S02 vs 6% en S01 et 3,9% en S52/2024), indiquant une sévérité marquée de l'épidémie. Les régions dans lesquelles les indicateurs hospitaliers et de décès liés à la grippe étaient les plus élevés étaient Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

En semaine 02, les taux de positivité des prélèvements réalisés en ville par les laboratoires de biologie médicale, en médecine de ville chez les patients consultant pour IRA et en milieu hospitalier étaient respectivement de 30,4% (-2,9 points par rapport à la SE01), 52,1% (+9,1 pt) et 21,2% (-2,1 pt). Les trois virus A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B/Victoria co-circulaient. Une augmentation de la part du virus A(H3N2) était observée depuis trois semaines à l'hôpital. Les analyses de caractérisation des virus indiquaient que les souches virales A(H1N1)pdm09 et B/Victoria circulant actuellement en France sont apparentées aux souches présentes dans les vaccins grippe 2024-25.

Dans l’Hexagone, en semaine 02, toutes les régions étaient en épidémie, y compris la Corse. En Outre-mer, la Guadeloupe et la Martinique étaient en épidémie et la Guyane est passée en épidémie en S02. Mayotte était en pré-épidémie.

La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe, en particulier contre les formes graves de la maladie. Rappelons que dans le contexte épidémique actuel, les autorités de santé invitent tous les professionnels de santé concernés par les campagnes de vaccination contre la grippe saisonnière et en particulier les pharmaciens d’officine, à intensifier la communication auprès de leurs patients, notamment ceux à risque, autour des éléments suivants :

  • Rappel des gestes barrières nécessaires et efficaces contre la propagation du virus (lavage de mains, port du masque lorsque les personnes sont contaminées) ;
  • Incitation à se faire vacciner lorsque les personnes sont à risque de développer une forme grave de la grippe.

La couverture vaccinale contre la grippe au 30 novembre 2024 (données intermédiaires) était de 35,2% chez l'ensemble des personnes ciblées par la vaccination, de 41,0% chez les personnes âgées de 65 ans et plus, et de 19,0% chez celles âgées de moins de 65 ans à risque de grippe sévère. Ces couvertures vaccinales sont inférieures à celles estimées pour la saison 2023-2024 à la même date.

2. Bronchiolite

En SE02, une diminution des indicateurs syndromiques de la bronchiolite était observée en ville et à l'hôpital pour la quatrième semaine consécutive confirmant le passage du pic épidémique survenu en S50 dans l'Hexagone.

Pour les nourrissons les plus jeunes, l'intensité est restée inférieure à celle des épidémies antérieur es.

Chez les enfants de moins de deux ans, les bronchiolites représentaient respectivement 4,7% (-1,6 point par rapport à la SE01) des actes médicaux SOS Médecins, 8,5% (-3,6 pts) des passages aux urgences et 19,3% (-7,2 pts) des hospitalisations après passage aux urgences.

Le taux de positivité du VRS (virus respiratoire syncytial ) diminuait en médecine de ville comme à l'hôpital.

Dans l'Hexagone, en S02, 4 régions restaient en épidémie (Auvergne-Rhône Alpes, Provence Alpes Côte d'azur, Hauts de France, Grand Est) et la Corse passait en épidémie. Les régions Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire passaient en post-épidémie et l’Île-de-France revenait au niveau de base. Dans les DROMs, la Guadeloupe passait en post-épidémie, la Martinique, la Guyane et Mayotte restaient en épidémie.

La campagne d'immunisation passive des nouveau-nés contre les infections à VRS est toujours en cours. Deux stratégies sont possibles : soit la vaccination de la femme enceinte pour protéger le nouveau-né ou le nourrisson de moins de 6 mois soit l'immunisation des nourrissons par un anticorps monoclonal.

3. Covid 19

Les indicateurs syndromiques du covid 19 restaient globalement stables en ville et à l'hôpital par rapport à la semaine précédente et à des niveaux bas.

Les taux de positivité pour SARS-CoV-2 parmi les laboratoires en ville et à l’hôpital continuaient à diminuer (respectivement 7,1% soit -0,3 points par rapport à la SE01 et 6,9% soit -1,7 points), mais augmentait légèrement en médecine de ville (6,8%, +1,9points. L’indicateur de suivi du SARS-CoV-2 dans les eaux usées diminuait également (-7,8%).

La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la COVID-19, en particulier des formes graves de cette maladie.

En complément des vaccinations et des traitements préventifs existants, l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger de l’ensemble des maladies de l’hiver :

  • lavage des mains,
  • aération régulière des pièces,
  • port du masque en cas de symptômes (fièvre, mal de gorge ou toux), dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles.

Source : Santé publique France

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