PREVENAR
Laboratoire : Pfizer
Désormais remplacé par le Prevenar 13
Description
Vaccin pneumococcique polyosidique conjugué, 7-valent, adsorbé, sérotypes 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F
Forme et Présentation
Suspension (homogène blanche) injectable (IM) : Seringue préremplie de 0,5 ml avec aiguille, boîte unitaire.
Composition
Par dose (0,5 ml) :
Polyosides pneumococciques :
- sérotype 4* 2 µg
- sérotype 6B* 4 µg
- sérotype 9V* 2 µg
- sérotype 14* 2 µg
- sérotype 19F* 2 µg
- sérotype 23F* 2 µg
- Oligoside pneumococcique sérotype 18C* 2 µg
Excipients : chlorure de sodium, eau ppi.
* conjugué à la protéine vectrice CRM197 et adsorbé sur phosphate d'aluminium (0,5 mg).
Indications
Immunisation active contre les maladies causées par les sérotypes 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F de Streptococcus pneumoniae(comprenant septicémie, méningite, pneumonie, bactériémie et otite moyenne aiguë) chez les nourrissons et les enfants âgés de 2 mois à 5 ans.
Posologie
Schémas vaccinaux : les schémas vaccinaux avec Prevenar doivent suivre les recommandations officielles.
Nourrissons âgés de 2 à 6 mois :
La primovaccination chez le nourrisson comprend 3 doses, de 0,5 ml chacune, la 1re dose étant généralement administrée à l'âge de 2 mois et avec un intervalle d'au moins un mois entre les doses.
Une 4e dose est recommandée au cours de la deuxième année de vie.
Comme alternative à l'administration de Prevenar dans le cadre d'un programme de vaccination généralisé chez le nourrisson, un schéma à deux doses peut être envisagé. La première dose peut être administrée à partir de l'âge de 2 mois puis une deuxième dose avec un intervalle d'au moins deux mois et une troisième dose (rappel) à l'âge de 11-15 mois (cf Pharmacodynamie).
Enfants non vaccinés :
Nourrissons âgés de 7 à 11 mois : 2 doses, de 0,5 ml chacune, avec un intervalle d'au moins un mois entre les doses. Une 3e dose est recommandée au cours de la 2e année de vie.
Enfants âgés de 12 à 23 mois : 2 doses, de 0,5 ml chacune, avec un intervalle d'au moins 2 mois entre les doses.
Enfants âgés de 24 mois à 5 ans : une seule dose.
L'utilité d'une dose de rappel à la suite de ces schémas vaccinaux n'a pas été établie.
Mode d'administration
Injection intramusculaire
Contre-indications
Hypersensibilité aux substances actives ou à l'un des excipients, ou à l'anatoxine diphtérique.
Mises en garde et précautions d'emploi
Ne pas administrer Prevenar par voie intraveineuse: s'assurer que l'aiguille ne pénètre pas dans un vaisseau sanguin.
Comme avec tout vaccin, Prevenar peut ne pas protéger tous les sujets recevant le vaccin contre les maladies pneumococciques.
Comme pour tout vaccin injectable, un traitement médical approprié doit être disponible immédiatement et une surveillance doit être effectuée dans le cas d'une réaction anaphylactique rare survenant après l'administration du vaccin
-Le risque potentiel d'apnée avec nécessité de surveillance respiratoire pendant 48-72 h doit être soigneusement pris en compte lors de l'administration des doses de primovaccination chez les grands prématurés (nés à 28 semaines de grossesse ou moins) et particulièrement chez ceux ayant des antécédents d'immaturité respiratoire. En raison du bénéfice élevé de la vaccination chez ces nourrissons, l'administration ne doit pas être suspendue ou reportée.
Prevenar ne protège pas contre les sérotypes de Streptococcus pneumoniae autres que ceux inclus dans le vaccin, ni contre d'autres micro-organismes causant une maladie invasive, ou une otite moyenne.
Ce vaccin ne doit pas être administré à des nourrissons ou à des enfants ayant une thrombocytopénie ou tout autre trouble de la coagulation qui serait une contre-indication à une injection intramusculaire, à moins que le bénéfice potentiel ne soit clairement supérieur au risque encouru lors de l'administration.
Bien qu'une réponse en anticorps à la toxine diphtérique puisse apparaître, l'immunisation avec ce vaccin ne doit pas se substituer à la vaccination habituelle contre la diphtérie.
Chez les enfants de 2 à 5 ans, un schéma vaccinal avec une seule dose a été utilisé. Un taux plus élevé de réactions locales a été observé chez les enfants de plus de 24 mois par rapport aux nourrissons (cf Effets indésirables).
Les enfants ayant une fonction immunitaire altérée, suite à un traitement immunosuppresseur, à une anomalie génétique, à une infection par le VIH ou d'une autre origine, peuvent avoir une réponse vaccinale en anticorps réduite.
Des données limitées ont démontré que Prevenar (avec une primovaccination de trois doses) induit une réponse immune convenable chez les nourrissons drépanocytaires, avec un profil de tolérance similaire à celui observé chez les groupes qui ne sont pas à haut risque (cf Pharmacodynamie). Les données de tolérance et d'immunogénicité ne sont pas encore disponibles chez les enfants d'autres groupes spécifiques à haut risque de maladie invasive à pneumocoque (tels que les enfants ayant un autre dysfonctionnement splénique congénital ou acquis, une infection par le VIH, une maladie maligne, un syndrome néphrotique). La vaccination dans les groupes à haut risque doit être envisagée au cas par cas.
Les enfants de moins de 2 ans doivent recevoir le nombre de doses de Prevenar approprié à l'âge (cf Posologie/Mode d'administration). L'utilisation d'un vaccin pneumococcique conjugué ne se substitue pas à celle de vaccins pneumococciques polysaccharidiques 23-valents chez les enfants d'au moins 24 mois présentant un risque accru de maladie invasive due à Streptococcus pneumoniae (par exemple en cas de drépanocytose, asplénie, infection par le VIH, maladie chronique ou immunosuppression). Les enfants à risque âgés de 24 mois et plus et ayant déjà reçu une primovaccination avec Prevenar doivent recevoir le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent lorsque celui-ci est recommandé. L'intervalle entre le vaccin pneumococcique conjugué (Prevenar) et le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent ne doit pas être inférieur à 8 semaines. Il n'y a pas de données disponibles indiquant si l'administration du vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent à des enfants ayant ou non reçu une primovaccination par Prevenar pourrait entraîner une diminution de la réponse immunitaire lors de l'administration ultérieure de doses de Prevenar.
Lors de l'administration concomitante de Prevenar et des vaccins hexavalents (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB), le médecin doit savoir que les données des études cliniques montrent que le taux de réactions fébriles est plus élevé que celui observé lors de l'administration isolée des vaccins hexavalents. Ces réactions étaient pour la plupart modérées (<= 39 °C) et transitoires (cf Effets indésirables).
Un traitement antipyrétique doit être instauré conformément aux recommandations thérapeutiques en vigueur.
Un traitement antipyrétique prophylactique est recommandé :
pour tous les enfants recevant Prevenar simultanément à un vaccin coquelucheux à germes entiers en raison d'une plus grande fréquence des réactions fébriles (cf Effets indésirables) ;
pour les enfants ayant des antécédents de convulsions avec ou sans fièvre.
Ne pas administrer Prevenar par voie intraveineuse.
Comme avec tout vaccin, Prevenar peut ne pas protéger tous les sujets recevant le vaccin contre les maladies pneumococciques. De plus, pour les sérotypes vaccinaux, la protection attendue contre les otites moyennes est nettement plus faible que la protection contre les maladies invasives. La protection attendue contre toutes les otites moyennes est faible car les otites moyennes sont dues à de nombreux organismes autres que les sérotypes pneumococciques contenus dans le vaccin (cf Pharmacodynamie).
Interactions
Prevenar peut être administré simultanément avec d'autres vaccins pédiatriques conformément aux schémas de vaccination recommandés. Les différents vaccins injectables doivent toujours être administrés en différents points d'injection.
La réponse immunitaire aux vaccins pédiatriques classiques coadministrés avec Prevenar en différents sites d'injection a été évaluée au cours de 7 études cliniques contrôlées. La réponse en anticorps au vaccin Hib conjugué à l'anatoxine tétanique (PRP-T), au vaccin tétanique et au vaccin Hépatite B (Hep B) a été comparable aux groupes témoins. Une réponse en anticorps plus élevée au vaccin Hib et au vaccin diphtérique a été observée après la primovaccination avec le vaccin Hib conjugué à la protéine CRM. Après le rappel, en dépit d'une certaine diminution des concentrations en anticorps Hib, tous les enfants avaient des taux protecteurs. Une diminution inconstante de la réponse aux antigènes coquelucheux, de même qu'au vaccin polio inactivé (IPV), a été observée. La pertinence clinique de ces interactions est inconnue. Des résultats limités d'études en ouvert montrent une réponse acceptable au vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole et au vaccin Varicelle.
Les données sur l'administration concomitante de Prevenar avec Infanrix Hexa (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB) n'ont montré aucune interférence cliniquement pertinente dans la réponse en anticorps à chacun des antigènes lors de la primovaccination en 3 doses.
Actuellement, il n'y a pas suffisamment de données disponibles sur l'interférence lors de l'administration concomitante d'autres vaccins hexavalents avec Prevenar.
Les données sur l'administration concomitante de Prevenar avec les vaccins méningococciques du groupe C conjugués ne sont pas disponibles. Néanmoins, les données sur un vaccin combiné en développement (vaccin pneumococcique 9-valent conjugué à la protéine CRM197 et vaccin méningococcique du sérogroupe C conjugué à la protéine CRM197) contenant, entre autres, les mêmes 7 sérotypes pneumococciques conjugués que Prevenar, ont montré que les titres sériques d'anticorps méningococciques C bactéricides étaient inférieurs chez les sujets ayant reçu le vaccin combiné que chez ceux ayant reçu le vaccin méningococcique C conjugué seul, quoique presque tous les sujets aient atteint un titre d'au moins 1:8. De plus, une fois la primovaccination réalisée, le taux d'anticorps méningococciques C tendait à être plus bas à l'âge de 12 mois chez les enfants qui avaient reçu le vaccin combiné.
En conséquence, le prescripteur doit considérer cette possible interférence immunitaire dans la réponse en anticorps entre Prevenar et les vaccins méningococciques C conjugués, par rapport à la commodité d'administrer concomitamment ces vaccins.
Fertilité
Grossesse
Non Indiqué.
On ne dispose pas d'information concernant l'innocuité du vaccin lors de son utilisation au cours de la grossesse.
Allaitement
Non Indiqué.
On ne dispose pas d'information concernant l'innocuité du vaccin lors de son utilisation au cours de l'allaitement.
Effets indésirables
La tolérance du vaccin a été évaluée au cours de différentes études cliniques contrôlées, au cours desquelles plus de 18 000 nourrissons en bonne santé (de 6 semaines à 18 mois) ont été inclus. La majorité des données de tolérance provient d'une étude d'efficacité au cours de laquelle 17 066 nourrissons ont reçu 55 352 doses de Prevenar. La tolérance du vaccin chez des enfants plus âgés non préalablement vaccinés a également été évaluée.
Dans toutes les études, Prevenar a été administré simultanément aux vaccins pédiatriques recommandés. Une réaction au site d'injection et de la fièvre sont parmi les effets indésirables le plus communément rapportés.
Au cours des séries de primovaccination ou après la dose de rappel, il n'a pas été observé d'augmentation significative des réactions locales ou systémiques après les doses successives, à l'exception d'un taux plus important de sensibilité douloureuse transitoire (36,5 %) et de sensibilité douloureuse interférant avec les mouvements (18,5 %) rapporté après administration du rappel.
Chez les enfants plus âgés recevant une seule dose de vaccin, on a observé un taux de réactions locales plus élevé que celui précédemment décrit chez les nourrissons. Ces réactions étaient essentiellement de nature transitoire. Dans une étude réalisée après l'autorisation de mise sur le marché incluant 115 enfants de 2 à 5 ans, une sensibilité douloureuse a été rapportée chez 39,1 % des enfants, et 15,7 % des enfants présentaient une sensibilité douloureuse interférant avec les mouvements des membres. Une rougeur a été rapportée chez 40 % des enfants, et une induration chez 32,2 % des sujets. Une rougeur ou induration >= 2 cm de diamètre a été rapportée respectivement chez 22,6 % et 13,9 % des enfants.
Lors de l'administration concomitante de Prevenar et des vaccins hexavalents (DTCa/Hib [PRP-T]/IPV/HepB), une fièvre >= 38 °C a été rapportée chez 28,3 à 48,3 % des nourrissons dans le groupe recevant simultanément une dose de Prevenar et une dose de vaccin hexavalent, contre 15,6 à 23,4 % dans le groupe recevant le vaccin hexavalent seul. Une fièvre > 39,5 °C a été observée chez 0,6 à 2,8 % des nourrissons recevant une dose de Prevenar et une dose de vaccin hexavalent (cf Mises en garde/Précautions d'emploi).
La réactogénicité a été plus importante chez les enfants recevant simultanément un vaccin coquelucheux à germes entiers. Au cours d'une étude chez 1662 enfants, une fièvre >= 38 °C a été rapportée chez 41,2 % des enfants qui recevaient Prevenar simultanément au vaccin diphtérique - tétanique - coquelucheux, contre 27,9 % dans le groupe témoin. Une fièvre > 39 °C a été rapportée chez 3,3 % des enfants, contre 1,2 % dans le groupe témoin.
Les effets indésirables rapportés lors des essais cliniques ou depuis la mise sur le marché sont listés ci-après par système organe et par fréquence pour tous les groupes d'âge. La fréquence est définie comme : très fréquent (>= 1/10) ; fréquent (>= 1/100 et < 1/10) ; peu fréquent (>= 1/1000 et < 1/100) ; rare (>= 1/10 000 et < 1/1000) ; très rare (< 1/10 000).
Au sein de chaque fréquence de groupe, les effets indésirables doivent être présentés suivant un ordre décroissant de gravité.
Troubles de la circulation sanguine et lymphatique :
- Très rare : lymphadénopathie localisée à la région du site d'injection.
Troubles du système immunitaire :
- Rare : réactions d'hypersensibilité telles que réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes comprenant le choc, oedème de Quincke, bronchospasme, dyspnée, oedème facial.
Troubles du système nerveux :
- Rare : convulsions, y compris convulsions fébriles.
Troubles gastro-intestinaux :
- Très fréquent : vomissement , diarrhée, perte d'appétit.
Troubles de la peau et du tissu sous-cutané :
Peu fréquent : rash/urticaire.
Très rare : érythème polymorphe.
Troubles généraux et réactions au site d'administration :
Très fréquent : réactions au site d'injection (par exemple érythème, induration/tuméfaction, douleur/sensibilité) ; fièvre >= 38 °C, irritabilité, pleurs, somnolence, sommeil agité.
Fréquent : tuméfaction/induration au site d'injection et érythème > 2,4 cm, sensibilité gênant les mouvements, fièvre > 39 °C.
Rare : épisodes d'hypotonie-hyporéactivité, réactions d'hypersensibilité au site d'injection (par exemple dermite, prurit, urticaire).
Apnée chez les grands prématurés (nés à 28 semaines de grossesse ou moins) : cf Mises en garde/Précautions d'emploi.
Pharmacodynamie
Immunogénicité : Des augmentations significatives en anticorps (mesurés par Elisa) ont été observées chez le nourrisson pour tous les sérotypes inclus dans le vaccin après une primovaccination en trois doses de Prevenar et après un rappel, bien que la moyenne géométrique des concentrations (MGC) ait varié entre les 7 sérotypes vaccinaux. Il a également été montré que Prevenar induisait des anticorps fonctionnels (mesurés par opsonophagocytose) vis-à-vis de tous les sérotypes vaccinaux à la suite de la primovaccination. La persistance à long terme d'anticorps n'a pas été étudiée après administration chez le nourrisson d'une primovaccination suivi d'un rappel ou après une primovaccination en une dose chez les enfants plus âgés. L'administration d'un vaccin pneumococcique polysaccharidique non conjugué à l'âge de 13 mois, chez des nourrissons préalablement primovaccinés par Prevenar, a induit une réponse anamnestique pour chacun des 7 sérotypes vaccinaux, témoignant de l'induction de la réponse immunitaire (« priming »). L'immunogénicité d'une primovaccination en deux doses chez le nourrisson, suivi d'un rappel à l'âge d'un an environ, a été documentée dans plusieurs études. La plupart des données ont indiqué qu'une plus faible proportion de nourrissons atteignait des concentrations en anticorps >= 0,35 µg/ml (concentration de référence en anticorps recommandée par l'OMS)* vis-à-vis des sérotypes 6B et 23F après une primovaccination en deux doses comparée, directement ou indirectement, à une primovaccination en trois doses. De plus, les MGC en anticorps chez le nourrisson étaient plus faibles vis-à-vis de la plupart des sérotypes après une primovaccination en deux doses qu'après une primovaccination en trois doses. Cependant, les réponses en anticorps après une dose de rappel chez des enfants en bas âge ayant reçu une primovaccination en deux ou en trois doses étaient comparables pour chacun des 7 sérotypes vaccinaux et témoignaient de l'induction d'une mémoire immunitaire (« priming ») satisfaisante avec les deux schémas de primovaccination. Des augmentations significatives en anticorps (mesurés par Elisa) pour tous les sérotypes vaccinaux ont été observées après l'administration d'une seule dose de Prevenar chez des enfants âgés de 2 à 5 ans. Les concentrations en anticorps étaient similaires à celles atteintes après une primovaccination en trois doses chez le nourrisson ayant reçu une dose de rappel avant l'âge de 2 ans. Aucune étude d'efficacité n'a été réalisée chez les enfants de 2 à 5 ans. Aucune étude clinique d'efficacité de la primovaccination en deux doses plus un rappel n'a été réalisée, et les conséquences cliniques de concentrations en anticorps plus faibles vis-à-vis des sérotypes 6B et 23F après une primovaccination en deux doses chez le nourrisson ne sont pas connues. * WHO technical report N° 927, 2005 ; Appendix serological criteria for calculation and licensure of new pneumococcal conjugate vaccine formulations for use in infants. Efficacité contre les maladies invasives : L'efficacité contre les maladies invasives a été évaluée dans la population américaine où la couverture par les sérotypes du vaccin se situait entre 80 % et 89 %. Les données épidémiologiques entre 1988 et 2003 indiquent qu'en Europe la couverture est plus faible et varie en fonction des pays. En conséquence, Prevenar devrait couvrir entre 54 % et 84 % des souches isolées lors de maladies pneumococciques invasives (MPI) chez les enfants européens de moins de 2 ans. Chez les enfants européens de 2 à 5 ans, Prevenar devrait couvrir environ 62 % à 83 % des souches isolées lors de maladies pneumococciques invasives. Il est estimé que plus de 80 % des souches résistantes aux antibiotiques seraient couvertes par les sérotypes inclus dans le vaccin. La couverture par les sérotypes du vaccin dans la population pédiatrique diminue avec l'âge. La diminution de l'incidence des MPI observée chez les enfants plus âgés peut être partiellement liée à l'immunité acquise naturellement. L'efficacité contre les maladies invasives a été évaluée lors d'une étude clinique à grande échelle randomisée en double aveugle menée dans une population multi-ethnique de Californie du Nord (essai Kaiser Permanente). Plus de 37 816 nourrissons ont été vaccinés soit avec Prevenar soit avec un vaccin témoin (vaccin méningococcique groupe C conjugué) à l'âge de 2, 4, 6 et 12-15 mois. Au moment de l'étude, les sérotypes inclus dans le vaccin représentaient 89 % des MPI. Au total, 52 cas de maladie invasive causée par les sérotypes inclus dans le vaccin ont été rapportés au cours de la période de suivi en aveugle qui s'est prolongée jusqu'au 20 avril 1999. L'estimation de l'efficacité spécifique vis-à-vis des sérotypes vaccinaux était de 94 % (IC 95 % : [81 % ; 99 %]) dans la population en intention de traiter et de 97 % (IC 95 % : [85 % ; 100 %]) dans la population per protocol (totalement vaccinée) [40 cas]. En Europe, l'efficacité chez les enfants de moins de 2 ans est estimée entre 51 % et 79 % lorsque l'on considère la couverture vaccinale contre les sérotypes à l'origine de maladies invasives. Efficacité dans la prévention des pneumonies : Dans l'étude Kaiser Permanente, l'efficacité était de 87,5 % (IC 95 % : [7 % ; 99 %]) dans la prévention des pneumonies bactériémiques dues à un sérotype vaccinal de Streptococcus pneumoniae. L'efficacité a été également évaluée dans la prévention de la pneumonie non bactériémique (sans confirmation microbiologique du diagnostic). Comme beaucoup de pathogènes autres que les sérotypes pneumococciques couverts par le vaccin peuvent causer une pneumonie chez l'enfant, la protection attendue contre toutes les pneumonies cliniques est plus faible que pour les infections invasives à pneumocoque. Dans l'analyse per protocol, la réduction du risque du premier épisode de pneumonie clinique avec examen radiographique pulmonaire anormal (défini par la présence d'infiltrats au-delà de la région périhilaire, foyer alvéolaire, ou pleuro-pneumopathie) était estimée à 20,5 % (IC 95 % : [4,4 % ; 34 %]). La réduction de pneumonie avec examen radiographique pulmonaire anormal était la plus importante dans la première année de vie (32,2 % ; IC 95 % : [3,3 % ; 52,5 %]) et au cours des 2 premières années de vie (23,4 % ; IC 95 % : [5,2 % ; 38,1 %]). Efficacité contre l'otite moyenne : L'otite moyenne aiguë (OMA) est une maladie infantile fréquente d'étiologies variées. Les bactéries peuvent être responsables de 60-70 % des épisodes cliniques d'OMA. Le pneumocoque est responsable de 30-40 % de l'ensemble des OMA bactériennes et d'une plus grande proportion des OMA sévères. Théoriquement, Prevenar pourrait prévenir environ 60-80 % des sérotypes en cause dans les OMA pneumococciques. Il est estimé que Prevenar pourrait prévenir 6-13 % de l'ensemble des épisodes cliniques d'OMA. L'efficacité de Prevenar dans la prévention de l'otite moyenne aiguë (OMA) a été évaluée au cours d'une étude clinique randomisée en double aveugle chez 1662 nourrissons finlandais, immunisés soit par Prevenar, soit par un vaccin témoin (vaccin contre l'hépatite B) à 2, 4, 6 mois et 12-15 mois. L'efficacité du vaccin dans l'OMA due à un sérotype vaccinal, critère principal de l'étude, était estimée à 57 % (IC 95 % : [44 % ; 67 %]) dans l'analyse per protocole et 54 % (IC 95 % : [41 % ; 64 %]) dans l'analyse en intention de traiter. Une augmentation de 33 % (IC 95 % : [- 1 % ; 80 %]) des OMA dues à des sérogroupes non inclus dans le vaccin a été observée chez les enfants vaccinés. Toutefois, le bénéfice global s'est traduit par une diminution de 34 % (IC 95 % : [21 % ; 45 %]) de l'incidence de toutes les OMA pneumococciques. L'impact du vaccin sur le nombre total d'épisodes d'otite moyenne, quelle qu'en soit l'étiologie, s'est traduit par une diminution de 6 % (IC 95 % : [- 4 % ; 16 %]). Un sous-groupe d'enfants de cette étude a été suivi jusqu'à ce qu'ils soient âgés de 4 à 5 ans. Dans ce suivi, l'efficacité du vaccin était de 18 % (IC 95 % : [1 % ; 32 %]) pour ce qui concerne les otites moyennes fréquentes (définies par au moins 3 épisodes en 6 mois), de 50 % (IC 95 % : [15 % ; 71 %]) pour les otites moyennes chroniques avec épanchement, et de 39 % (IC 95 % : [4 % ; 61 %]) en ce qui concerne la mise en place d'aérateurs transtympaniques. L'efficacité de Prevenar contre les OMA a été évaluée en tant que critère secondaire dans l'étude Kaiser permanente. Les enfants ont été suivis jusqu'à l'âge de 3,5 ans. L'impact du vaccin sur le nombre total d'épisodes d'otite moyenne, quelle que soit l'étiologie, s'est traduit par une diminution de 7 % (IC 95 % : [4 % ; 10 %]). L'effet du vaccin dans l'analyse per protocol s'est traduit par une diminution de 9 % (IC 95 % : [3 % ; 15 %]) des OMA récidivantes (définies par 3 épisodes en 6 mois ou 4 épisodes en 1 an) ou par une diminution de 23 % (IC 95 % : [7 % ; 36 %]) des OMA récidivantes (définies par 5 épisodes en 6 mois ou 6 épisodes en 1 an). La mise en place d'aérateurs transtympaniques a été réduite de 24 % (IC 95 % : [12 % ; 35 %]) dans l'analyse per protocol et de 23 % (IC 95 % : [11 % ; 34 %]) dans l'analyse en intention de traiter. Efficacité : L'efficacité de Prevenar contre les MPI (comprenant la protection directe fournie par la vaccination et celle due à l'immunité de groupe grâce à la réduction de la transmission des sérotypes vaccinaux dans la population) a été évaluée dans les programmes nationaux de vaccination qui recommandent une primovaccination en trois doses ou deux doses chez le nourrisson, chacun suivi d'une dose de rappel. Aux États-Unis, la vaccination généralisée avec Prevenar, utilisée avec un schéma en quatre doses chez le nourrisson et rattrapage chez l'enfant de plus de 5 ans, a été débutée en 2000. L'efficacité du vaccin contre les MPI causées par les sérotypes inclus dans le vaccin a été évaluée chez les enfants de 3 à 59 mois au cours des quatre premières années de la mise en place du programme. Comparé à l'absence de vaccination, les efficacités estimées de 2, 3 ou 4 doses administrées chez le nourrisson étaient similaires : 96 % (IC 95 % : 88-99) ; 95 % (IC 95 % : 88-99) ; et 100 % (IC 95 % : 94-100), respectivement. Aux États- Unis, sur la même période, il y a eu une réduction de 94 % des MPI à sérotypes vaccinaux chez les individus de moins de cinq ans, comparé à la période prévaccinale (1998/99). En parallèle, il y avait une réduction de 62 % des MPI chez les individus de plus de 5 ans. Cet effet indirect, ou effet de groupe, est du à une réduction de la transmission des sérotypes vaccinaux des jeunes enfants immunisés au reste de la population et coïncide avec une diminution du portage nasopharyngé des sérotypes vaccinaux. Au Québec (Canada), Prevenar est recommandé à 2, 4 et 12 mois avec une dose de rattrapage chez les enfants jusqu'à l'âge de 5 ans. Lors des deux premières années du programme, avec plus de 90 % de couverture vaccinale, l'efficacité observée contre les MPI causées par les sérotypes vaccinaux était de 93 % (IC 95 % : 75-98) chez le nourrisson avec un schéma de deux doses et de 100 % (IC 95 % : 91-100) pour un schéma complet. Les données préliminaires d'Angleterre et du Pays de Galles rapportées moins d'un an après l'introduction de la vaccination généralisée à 2, 4 et 13 mois et du programme vaccinal de rattrapage avec une dose pour les enfants âgés de 13 à 23 mois, ont suggéré que l'efficacité de ce schéma pourrait être plus faible vis-à-vis du sérotype 6B que vis-à-vis des autres sérotypes vaccinaux. L'efficacité de la primovaccination en deux doses n'a pas été établie dans la pneumonie ni dans l'otite moyenne aiguë. Données complémentaires d'immunogénicité : L'immunogénicité de Prevenar a été étudiée au cours d'une étude en ouvert, multicentrique chez 49 nourrissons drépanocytaires. Les enfants ont été vaccinés par Prevenar (3 doses à 1 mois d'intervalle à partir de l'âge de 2 mois) et 46 de ces enfants ont également reçu le vaccin pneumococcique polysaccharidique 23-valent à l'âge de 15-18 mois. Après la primovaccination, 95,6 % des sujets avaient des taux d'anticorps d'au moins 0,35 µg/ml pour les 7 sérotypes contenus dans Prevenar. Une augmentation significative des concentrations d'anticorps contre les 7 sérotypes a été observée après vaccination par le vaccin polysaccharidique, ce qui suggère la bonne mise en place de la mémoire immunitaire.
Conservation
A conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C). Ne pas congeler
Manipulation
Lors du stockage, un dépôt blanc et un surnageant clair peuvent être observés. Le vaccin doit être bien agité afin d'obtenir une suspension homogène blanche et doit être vérifié visuellement afin de détecter toute matière particulaire et/ou toute variation d'aspect physique, avant toute administration. Ne pas utiliser si le contenu présente un autre aspect. L'administration du vaccin doit être consignée par le médecin sur le carnet de vaccination ou de santé avec le numéro de lot.
Remboursement
Remb Séc soc à 65 % dans les seules indications thérapeutiques de l'AMM pour :
- Tous les nourrissons de moins de 24 mois.
- Les enfants de 24 à 59 mois présentant une pathologie les exposant à un risque élevé d'infection invasive à pneumocoque :
- asplénie fonctionnelle ou splénectomie ;
- drépanocytose homozygote ;
- infection par le VIH ;
- déficits immunitaires congénitaux ou secondaires à :
- une insuffisance rénale chronique ou un syndrome néphrotique ;
- un traitement immunosuppresseur ou une radiothérapie pour néoplasie, lymphome ou maladie de Hodgkin, leucémie, transplantation d'organe ;
- cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque ;
- pneumopathie chronique (à l'exception de l'asthme, sauf les asthmes sous corticothérapie prolongée) ;
- brèche ostéoméningée ;
- diabète ;
- candidats à l'implantation cochléaire ou porteurs d'implants cochléaires.