Dans le contexte épidémique actuel, la HAS renforce les recommandations vaccinales contre la coqueluche

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Dans le contexte actuel de résurgence de la coqueluche sur le territoire national avec des hausses importantes observées depuis le premier trimestre 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) a été saisie par le Directeur général de la santé le 26 juin 2024. Le 22 juillet 2024, la HAS a mis en ligne ses recommandations relatives à la "Stratégie vaccinale contre la coqueluche dans le contexte épidémique de 2024".

1. Stratégie vaccinale

1.1. Population générale : la vaccination anticoquelucheuse, telle que prévue au calendrier vaccinal, est la stratégie la plus efficace pour prévenir la coqueluche.

La HAS considère que, dans le contexte épidémique actuel, en particulier en prévision de la période estivale de recrudescence saisonnière de la coqueluche (fin de l'été et début de l'automne) et à l’approche des grands rassemblements prévus cet été en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques, la stratégie la plus efficace reste la vaccination anticoquelucheuse, telle que prévue au calendrier vaccinal.

Dans le cadre du cocooning, pour répondre à la situation sanitaire actuelle, la HAS recommande que l’entourage proche du nouveau-né ou du nourrisson (parents, fratrie, grands-parents et autres personnes susceptibles d’être en contact étroit et durable avec le futur nourrisson au cours de ses six premiers mois, quel que soit son âge) reçoive une dose de rappel de vaccin dTcaP si la vaccination anticoquelucheuse antérieure date de plus de 5 ans, contre un délai de 10 ans actuellement défini au calendrier vaccinal pour les plus de 25 ans. Rappelons que la stratégie du cocooning s'applique maintenant seulement dans le cas où la mère n'a pas été vaccinée contre la coqueluche pendant sa grossesse.

1.2. Professionnels travaillant au contact des nouveaux-nés et nourrissons de moins de 6 mois

La HAS recommande l’administration d’une dose de rappel avec un vaccin à teneur réduite en antigènes dTcaP (BOOSTRIXTETRA ou REPEVAX) lorsque la dernière injection date de plus de 5 ans, pour tous les professionnels travaillant au contact des nouveaux-nés et nourrissons de moins de 6 mois, notamment :

  • les professionnels soignants des services de maternité, néonatalogie, de pédiatrie…,
  • les professionnels de santé en ville (médecins libéraux, kinésithérapeutes, PMI, etc.),
  • les étudiants des filières médicales et paramédicales,
  • les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels,
  • les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.

1.3. Professionnels qui ne sont pas au contact des enfants de moins de 6 mois

La HAS préconise que ces professionnels, s'ils souhaitent adopter une démarche volontaire de rappel, puissent bénéficier d’une dose additionnelle si leur dernière injection date de plus de 5 ans.

En dehors de cette situation sanitaire exceptionnelle, les recommandations générales inscrites au calendrier vaccinal en vigueur restent applicables.

La HAS rappelle que :

  • Il n’y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de 10 ans après une coqueluche documentée ;
  • La vaccination post exposition n’a aucune efficacité pour la prévention de la coqueluche chez une personne déjà contaminée ;
  • Si l’administration simultanée du vaccin dTcaP avec d’autres vaccins ou des immunoglobulines est nécessaire (pour d'autres motifs), les sites d’injection des produits doivent être séparés, en accord avec les recommandations en vigueur ;
  • Le rappel par un vaccin dTcaP doit être administré conformément à son AMM, en respectant ses contre-indications.

2. Concernant la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche

La HAS précise, qu’au-delà de la vérification du statut vaccinal et de sa mise à jour le cas échéant, les mesures préconisées par le HCSP dans ses avis du 10 juillet 2014 et du 18 novembre 2022 relatifs à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche, telles que la mise en place de mesures barrières, l’éviction d’une collectivité ou l’antibioprophylaxie, restent applicables pour éviter les cas secondaires.

Les modalités de prévention ont en outre été rappelées dans le DGS-Urgent n°2024_08 du 07 juin 2024. Comme pour toute épidémie d’infections respiratoires, il est important d’insister sur les mesures barrières efficaces comme le port du masque pour les personnes symptomatiques et le lavage des mains.

Le HCSP, également saisi par la DGS dans le cadre actuel de recrudescence de la coqueluche, précisera ces recommandations.

3. Recommandations complémentaires

La HAS préconise que la vaccination maternelle contre la coqueluche qui est le principal moyen pour protéger les nouveau-nés et jeunes nourrissons fasse l’objet d’une communication importante au niveau du grand public de façon à améliorer la couverture vaccinale maternelle, largement insuffisante à ce jour pour prévenir les décès dans cette population.

Une sensibilisation de la population aux signes cliniques de la coqueluche et des professionnels de santé en ville et à l’hôpital sur la prise en charge de cette maladie est également préconisée.

Source : Haute Autorité de Santé

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