Calendrier vaccinal 2024 : de nombreux changements

mesvaccins.net

Le calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 a été mis en ligne en avril. Cette nouvelle a pour objectif d’expliciter les nouveautés apportées par cette version par rapport à celle de l’année dernière [2023].

Ces nouvelles recommandations sont déployées dans un contexte d’évolution de la réglementation qui permet depuis août 2023, aux infirmiers et aux pharmaciens, quel que soit leur mode d’exercice, après formation préalable, de prescrire et d’administrer les vaccins mentionnés dans le calendrier et selon ses recommandations aux personnes âgées de 11 ans et plus (à l'exception de la prescription des vaccins vivants atténués aux personnes immunodéprimées). Une compilation des deux décrets et trois arrêtés du 8 août 2023 est disponible ici.

1. Évolution des recommandations pour chaque maladie à prévention vaccinale

1.1. Coqueluche

Dans le cadre de la vaccination de la femme enceinte, il est précisé qu’en cas de vaccination dTP antérieure à la grossesse, la vaccination par dTcaP recommandée préférentiellement entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée doit se faire en respectant « un délai minimal de 1 mois … par rapport à la dernière injection de vaccin dTP ».

1.2. Covid 19

Le chapitre concernant le covid 19 reprend l’ensemble des dernières recommandations vaccinales, qui ont été simplifiées. 

Les recommandations générales concernent les personnes âgée de 65 ans et plus pour lesquelles il est recommandé une vaccination automnale annuelle associée à la vaccination anti-grippale. Il est par ailleurs rappelé que toute personne souhaitant se faire vacciner, même si elle ne fait pas partie de la cible, peut recevoir une dose de vaccin contre la covid 19.

Les recommandations particulières visent à protéger les personnes à risque de forme grave par une vaccination annuelle à l’automne chez :

  • Les nourrissons à partir de 6 mois, enfants, adolescents et adultes atteints de comorbidités, ayant un risque plus élevé de forme grave de la maladie (hypertension artérielle compliquée, pathologies cardiaques, vasculaires, hépatiques, rénales, pulmonaires, diabète, obésité, cancers, personnes transplantées, personnes atteintes de trisomie 21, de troubles psychiatriques ou de démence) ; 
  • Les personnes immunodéprimées ; 
  • Les femmes enceintes ; 
  • Les résidents en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et unités de soins de longue durée (USLD) ;
  • Les personnes atteintes de toute autre comorbidité, en prenant en compte la situation médicale individuelle, dans le cadre d'une décision médicale partagée avec les équipes soignantes ; 
  • Les personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables.

Par ailleurs, une dose supplémentaire de vaccin est recommandée au printemps chez les personnes de 80 ans et plus, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les résidents d’EHPAD et d’USLD, ainsi que toute personne à très haut risque, selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d'une décision médicale partagée avec les équipes soignantes.

Les recommandations pour les professionnels concernent les personnes en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, y compris les professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial, chez lesquels une vaccination annuelle à l’automne est recommandée.

Pour ce qui concerne les vaccins utilisables et les schémas de vaccination

A ce jour, les vaccins recommandés sont ceux adaptés au variant XBB.1.5. Les vaccins à ARNm Comirnaty XBB.1.5 sont à utiliser préférentiellement. Le vaccin Nuvaxovid XBB.1.5, non recommandé chez la femme enceinte, est une alternative aux vaccins à ARNm pour les personnes réticentes à ce type de vaccins ou celles qui ne peuvent pas en bénéficier (contre-indication). 

  • Le schéma de vaccination est maintenant simplifié, reposant sur une dose unique en respectant :
    • Un délai minimum de 6 mois depuis la dernière dose de vaccin ou la dernière infection.
    • Qui peut être réduit à 3 mois chez les personnes âgées de 80 ans ou plus, les personnes immunodéprimées et les personnes à très haut risque selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d'une décision médicale partagée avec les équipes.
  • Un schéma de primovaccination complet reste nécessaire chez les enfants à risque âgés de 6 mois à 4 ans non vaccinés ou n’ayant pas eu d’infection à SARS-CoV-2. Dans ce cas, un schéma à 3 doses à J0, J21, J56 avec le vaccin Comirnaty Omicron XBB.1.5. 3 µg est recommandé. Ce schéma vaccinal doit être adapté en cas d’infection intercurrente par le Sars-CoV-2 :
    • Infection entre les 1ère et la 2e dose : administrer la seconde dose au moins 3 mois après l’infection ; le schéma sera alors complet (pas de 3e dose)
    • Infection après la 2e dose : une troisième dose sera administrée au moins  mois après l’infection.

Rappel de la part de MesVaccins.net

Les personnes à risque de forme grave sont : les personnes atteintes de diabète (de type 1 et de type 2), les personnes en situation d’obésité (IMC > 30 kg/m²), les personnes atteintes de BPCO ou d’insuffisance respiratoire, les personnes atteintes d’hypertension artérielle compliquée et/ou d’insuffisance cardiaque, les personnes atteintes de maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose, les personnes atteintes de troubles psychiatriques ou démentiels, les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral, les personnes sévèrement immunodéprimées.

Les personnes à très haut risque de forme grave sont : les personnes atteintes de cancers et de maladies hématologiques malignes en cours de traitement par chimiothérapie, les personnes atteintes de maladies rénales chroniques sévères, dont les patients dialysés, les personnes transplantées d’organes solides, les personnes transplantés par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, les personnes atteintes de poly-pathologies chroniques et présentant au moins deux insuffisances d’organes, les personnes atteintes de certaines maladies rares et particulièrement à risque en cas d’infection, les personnes atteintes de trisomie 21 (référence : note d’actualité relative à la situation COVID-19, France du 31 mars 2023 – Révisée le 5 avril 2023. COVARS).

1.3. Diphtérie, tétanos, poliomyélite

Deux arrêts de commercialisation sont signalés : celle du vaccin Imovax Polio, dont la commercialisation est arrêtée depuis le 31 mars 2023, et celle du vaccin trivalent Revaxis (dTPolio), annoncée dans le courant de l'année 2024.

Une fois le vaccin Revaxis disparu du marché français, les rappels dTPolio devront être réalisés avec des vaccins dTcaP (en pratique BoostrixTetra ou Repevax).

1.4. Fièvre jaune

L’édition 2024 rappelle que le vaccin contre la fièvre jaune peut être administré chez la femme enceinte dans des situations particulières (notamment en cas de risque élevé d'exposition à la fièvre jaune).

Par ailleurs, concernant la co-administration des vaccins contre la fièvre jaune et ROR, l’édition 2024 considère que ces deux vaccins doivent être, dans la mesure du possible, administrés simultanément ou à un mois d’intervalle, pour une meilleure efficacité. Il est donc possibilité d’administrer si besoin ces vaccins à n’importe quel intervalle. Cette recommandation est en accord avec celle concernant les voyageurs.

1.5. Grippe saisonnière

Dans le paragraphe concernant la vaccination de « L’entourage des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave ainsi définis », la phrase « prématurés, notamment ceux porteurs de séquelles à type de broncho-dysplasie » est remplacée par « prématurés, notamment ceux porteurs de séquelles à type de maladie pulmonaire chronique du prématuré (dont la broncho-dysplasie pulmonaire). »

La cas de la vaccination antigrippale des enfants sans comorbidité fait l'objet d'un paragraphe spécifique.

Concernant les vaccins, seuls trois vaccins utilisables chez les personnes âgées de 2 ans et plus sont cités : FluarixTetra (vaccin inactivé, IM), Influvac Tetra (vaccin inactivé, administré par voie intramusculaire ou sous-cutanée), et Vaxigrip Tetra. L’édition 2023 citait trois vaccins supplémentaires, Effluelda, dont l’arrêt de commercialisation en France est programmé, Fluenz Tetra, recommandé chez les 2-17 ans en l’absence de contre-indication (non commercialisé en France), de même que le vaccin Flucelvax Tetra, produit sur culture cellulaire.

A noter que le fait que l’OMS ait recommandé un retour aux vaccins trivalents n’a pas été rappelé.

1.6. Hépatite A

L’édition 2024 modifie, conformément à son AMM, l’administration de la dose de rappel du vaccin Avaxim 80. Celle-ci peut se faire «  6 mois à 10 ans après la primovaccination », alors qu’en 2023 le rappel après primovaccination devait être réalisé « 6 à 36 mois plus tard, cette dose … pouvant être administrée jusqu’à 7 ans après la première dose. »

En pratique, l'administration même très ancienne d'une première dose ne justifie pas de recommencer le schéma vaccinal à zéro, en raison de l'efficacité des cellules mémoires.

1.7. Hépatite B

Il est précisé dans le corps du texte que, pour les adolescents de 11 à 15 ans révolus, le schéma simplifié à deux injections séparées de six mois n’est possible qu’avec le vaccin Engerix B 20, le seul à avoir une AMM dans ce cadre.

Concernant les schémas de vaccination :

  • Chez les adolescents âgés de 11 à 15 ans révolus : concernant le schéma classique M0, M1, M6, le texte demande un intervalle d’ « au moins six mois entre la 2e et la 3e dose » alors que conformément aux AMM des vaccins Engerix B 10 et HBVAX Pro 5, cet intervalle est de 5 mois. L’intervalle de 6 mois est l’intervalle minimum à respecter entre la première et la troisième dose.
  • Chez l’adulte : l’édition 2024 précise qu’en cas d’indisponibilité du vaccin Engerix B 20, un schéma accéléré avec HBVAX Pro 10, conformément à son AMM, est possible. Le schéma vaccinal comporte l’administration en primovaccination de 3 doses sur une période de deux mois (M0, M1, M2), suivies d'un rappel 12 mois après, qui est indispensable pour assurer une protection au long cours.

Le schéma vaccinal accéléré M0, M1, M2 avec HBVAX Pro 10 ne doit être utilisé qu'en en cas d'indisponibilité du vaccin Engerix B 20, dont le schéma vaccinal J0, J7, J21 est recommandé de manière préférentielle.   

Les schémas de vaccination de l'enfant né d'une mère porteuse de l'Ag HBs n'ont pas évolué, mais il est précisé que la première dose pratiquée à la naissance doit être faite « le plus tôt possible, si possible dans les 12 heures suivant la naissance ».

1.8. Infections invasives à méningocoque

a. La vaccination contre le méningocoque C sera remplacée par une vaccination méningococcique tétravalente ACWY 

Le vaccin contre le méningocoque C (obligatoire) figure encore dans le calendrier 2024 avec deux doses à 5 mois et à 12 mois, et un rattrapage vaccinal à une dose est toujours recommandé de l’âge de 12 mois jusqu’à 24 ans.

Une astérisque dans les tableaux récapitulatifs présentés à la fin de l’édition 2024 précise que le vaccin contre le méningocoque C sera remplacé par une vaccination méningococcique tétravalente ACWY par Nimenrix chez le nourrisson, selon un schéma à deux doses à l’âge de 6 mois et 12 mois.

Par ailleurs, une vaccination tétravalente ACWY selon un schéma à une dose est maintenant recommandée avec les vaccins Nimenrix, Menquadfi ou Menveo :

  • chez tous les adolescents entre 11 et 14 ans, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non,
  • chez les 15-24 ans, à l’échelle nationale, dans le cadre d’un rattrapage vaccinal.

Cette recommandation sera effective dès que les vaccins seront pris en charge par l’assurance maladie.

b. Méningocoque B

Les recommandations concernant le vaccin contre le méningocoque B sont inchangées, cette vaccination étant recommandée chez le nourrisson.

Il n’est pas contre par recommandé d’élargir à tous les adolescents la vaccination contre le sérogroupe B, et les vaccins Bexsero et Trumenba utilisables dans cette population ne sont actuellement pas pris en charge par l’assurance maladie dans cette indication. Cependant, la HAS préconise que cette vaccination puisse être remboursée chez tous les adolescents et jeunes adultes de 15 à 24 ans souhaitant se faire vacciner. Les règles de remboursement pourraient donc évoluer.

Par ailleurs, tous les vaccins contre les méningocoques devraient devenir obligatoires chez les nourrissons à partir du 1er janvier 2025.

1.9. Papillomavirus

Il est précisé que le vaccin méningococcique tétravalent ACWY, prévu entre 11 et 14 ans, pourra être co-administré avec le vaccin contre les infections à papillomavirus recommandé dans cette tranche d’âge.

La vaccination ne se substitue pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin, y compris chez les femmes vaccinées. Le calendrier 2024 précise les modalités de ce dépistage entre 25 et 30 ans, qui repose sur un examen cytologique (examen des cellules prélevées lors du frottis du col de l’utérus) selon la séquence suivante : 2 premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle, puis, si les résultats sont normaux, un frottis à 3 ans.

Concernant les recommandations particulières, l’édition 2023 consacrait un paragraphe à la vaccination des personnes immunodéprimées : « Patients immunodéprimés : la vaccination contre le papillomavirus est recommandée chez les garçons comme les filles aux mêmes âges que dans la population générale, avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans révolus. Chez les enfants des deux sexes, candidats à une transplantation d’organe solide, la vaccination peut être initiée dès l’âge de 9 ans, conformément à l'AMM du vaccin ». L’édition 2024 a modifié l’entête de ce paragraphe, « Patients immunodéprimés » étant remplacé par « Pour les patients candidats à une transplantation d'organe solide ».

A noter que le rapport de 2014 du Haut Conseil de la santé publique sur la vaccination des personnes immunodéprimées recommande la vaccination des patients candidats à une transplantation d'organe solide, mais aussi celle des personnes transplantées d'organe solide ou greffées de moelle, ainsi que les personnes vivant avec le VIH. Le schéma vaccinal recommandé dans ce rapport comprend 3 doses dès l'âge de 9 ans en cas d'immunodépression.

1.10. Pneumocoque

Les critères d'éligibilité à la vaccination anti-pneumococcique n’ont pas changé.

Par contre, les schémas de vaccination ont évolué vers une simplification. Chez les adultes âgés de 18 ans ou plus à risque élevé d’infection à pneumocoque, la disponibilité du vaccin Prevenar 20 (Pfizer), remboursé depuis le 1er mai, permet de simplifier le schéma vaccinal dans cette population. Ce vaccin sera administré sous la forme d’une dose unique (pas de rappel envisagé à ce jour) selon les règles suivantes :

  • Personnes non antérieurement vaccinées : primovaccination pneumococcique par une dose unique de vaccin Prevenar 20.
  • Personnes n’ayant reçu antérieurement qu’une seule dose de VPC13 (Prevenar 13) ou de VPP23 (Pneumovax) : une dose de VPC20 (Prevenar 20), si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an.
  • Personnes déjà vaccinées avec la séquence VPC13 (Prevenar 13)-VPP23 (Pneumovax) : une dose de VPC20 (Prevenar 20) en respectant un délai minimal de 5 ans après la précédente injection de VPP23 (Pneumovax).

Dans la population âgée de 2 mois à 17 ans, les schémas de vaccination demeurent inchangés. L’évolution par rapport à 2023 consiste en la possibilité d’utiliser le vaccin conjugué 15-valent Vaxneuvance, disponible et remboursé en pharmacie depuis le 25 avril, comme alternative au vaccin conjugué 13-valent Prevenar 13. Selon la calendrier vaccinal 2024, le vaccin polyosidique 20-valent Pneumovax conserve sa place dans la population âgée de 2 ans à 17 ans à risque d’infection à pneumocoque. Actuellement, conformément à son AMM, le vaccin Prevenar 20 ne peut être utilisé chez les moins de 18 ans chez qui sa sécurité et son efficacité n'ont pas été établies.

Cependant, depuis la publication de ce calendrier, le vaccin Prevenar 20 a obtenu une autorisation d'utilisation dès l'âge de 6 semaines. Mais son utilisation chez l'enfant n'est pas encore recommandée. Un avis de la HAS est attendu à ce sujet.

1.11. Mpox

Le calendrier 2024 comporte un chapitre complet relatif à la prévention vaccinale des infections à Mpox. Trois cadres ont été définis.

Les recommandations qui seront à appliquer en cas d’épidémie à Mpox sur le territoire national sont détaillées.

Les recommandations publiées en 2022 sont toujours d’actualité, avec une vaccination en préexposition proposée aux personnes à très haut risque :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), rapportant des partenaires multiples et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples.
  • Les personnes en situation de prostitution.
  • Les femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes  à très haut risque d'exposition listées ci-dessus chez qui la vaccination en préexposition peut être proposée.

Les recommandations pour les professionnels 

  • La vaccination systématique en préexposition des professionnels à très haut risque d'exposition professionnelle au virus Mpox (notamment les professionnels des laboratoires et des centres de référence travaillant sur du matériel à orthopoxvirus, ou les professionnels de santé amenés à prendre en charge un nombre important de patients potentiellement infectés) n'est pas recommandée, mais peut être envisagée, au cas par cas, notamment en raison de leur exposition au virus, de facteurs de risques individuels de formes graves ou à leur demande.
  • La vaccination en pré exposition est également recommandée pour les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux.

 Les schémas de vaccination des deux vaccins recommandés (Imvanex ou Jynneos) sont détaillés.

1.12. Rage

Les recommandations vaccinales sont inchangées.

MesVaccins.net attire l’attention des lecteurs sur le fait que le schéma raccourci à deux doses (J0, J7), possible avec le vaccin Rabipur chez l’adulte dans un contexte de voyage, ne peut être utilisé dans le cadre des recommandations émises dans le calendrier vaccinal 2024.

1.13. Rotavirus
Les recommandations vaccinales sont inchangées. Les schémas de vaccination sont plus explicites, reprenant les texte des AMM respectives des vaccins Rotateq et Rotarix.

1.14. Rougeole-oreillons-rubéole

a. Rougeole

Dans le contexte actuel de recrudescence des cas de rougeole, le calendrier vaccinal 2024 insiste particulièrement sur les patients ayant reçu une dose de vaccin trivalent ROR avant l’âge de 12 mois nés depuis 1980, qui doivent bénéficier de deux doses supplémentaires administrées à un intervalle minimum de 1 mois (préférentiellement à 12 mois et à 16-18 mois chez le nourrisson), car ils sont moins bien protégés contre la rougeole que ceux qui ont reçu le vaccin à l'âge de 12 mois ou plus.

Les recommandations autour d’un cas de rougeole sont détaillées. Il est en particulier rappelé qu’au-delà de 72 heures après le contact présumé, la vaccination post-exposition n'est pas indiquée, la prophylaxie post exposition nécessitant alors l'administration d'immunoglobulines.

1.16. Zona

L’édition 2024 recommande d’utiliser le vaccin Shingrix préférentiellement au vaccin Zostavax chez les personnes âgées de 65 ans et plus selon un schéma à deux doses (M0, M2). Ce vaccin est également recommandé dans cette population chez les personnes immunocompétentes de 65 ans et plus, ayant eu des antécédents de zona ou de vaccination par le vaccin Zostavax selon les schémas suivants : deux doses de vaccins Shingrix (M0, M2) après un délai d’au moins 1 an entre l’infection antérieure de zona ou la vaccination avec Zostavax.

Le vaccin Shingrix étant un vaccin inactivé, il est également recommandé sès l'âge de 18 chez les personnes immunodéprimées selon un schéma à deux doses de (M0, M2).

La deuxième dose peut être administrée entre 2 et 6 mois après la première dose si une flexibilité du schéma vaccinal est nécessaire. Le délai entre les deux doses de Shingrix peut également être réduit à 1 mois en cas de nécessité d’immunisation rapide (le schéma doit être terminé au plus tard 14 jours avant l’instauration d’un traitement immunosuppresseur). Il n’est pas nécessaire de recommencer la série vaccinale en cas de dépassement du délai de six mois.

2. Évolution des recommandations vaccinales des populations spécifiques

2.1. Femme enceinte
La vaccination contre la coqueluche a été exclue des vaccins à faire avant le début de la grossesse, puisque la vaccination doit être réalisée pendant la grossesse (de la 20e à la 36e semaine d'aménorrhée). L’indication de vaccination contre la covid 19 a été prise en compte.

2.2. Nourrissons nés prématurés

L’édition 2024 émet des recommandations détaillées du fait du risque de désaturation lié à l'administration du vaccin hexavalent et du vaccin anti-pneumococcique chez le prématuré :

  • Chez le nouveau-né prématuré encore hospitalisé, il est donc recommandé d’administrer la première dose de vaccin hexavalent avant sa sortie d’hospitalisation et de le garder sous monitoring cardio-respiratoire pendant les 48 heures qui suivent. 
  • La ré-hospitalisation n’est pas nécessaire pour ceux déjà sortis de leur hospitalisation. Cependant, en cas d’apnée ou de bradycardie lors de la première vaccination, une récidive est possible lors de la deuxième injection. De ce fait, les prématurés ayant réagi pendant les 48 heures après la première vaccination, doivent être réhospitalisés pour être monitorés pendant 48 heures au moment de la deuxième vaccination.

Rotavirus

Des précisions ont été apportées concernant la sécurité d'utilisation des vaccins anti-rotavirus chez le nourrisson prématuré. Les vaccins contre le rotavirus peuvent être administrés avec le même schéma vaccinal aux nourrissons nés prématurés. Le risque potentiel d’apnée avec nécessité de surveillance respiratoire pendant 48-72 h doit être pris en compte lors de l’administration des doses de primovaccination chez les grands prématurés (nés à 28 semaines de grossesse ou moins) et particulièrement chez ceux ayant des antécédents d’immaturité respiratoire. Il s'agit d'une précaution d'emploi et non d'une contre-indication et la vaccination reste recommandée.

Hépatite B

La 4e dose est recommandée chez le prématuré de moins de 2 000 g et/ou né avant 33 semaines d'aménorrhée (au lieu de 32 dans l’édition 2023).

2.3. Personne âgée : ajout des recommandations vaccinales contre la covid 19

3. Statut vaccinal inconnu, incomplet ou incomplètement connu

L’édition 2024 ne précise pas la conduite à tenir concernant la vaccination contre les méningocoques ACWY dans ce contexte.

Elle prend par contre en compte les recommandations d'utilisation des vaccins pneumococciques conjugués 15-valent (Vaxneuvance) et 20-valent (Prevenar 20).

5. Tableaux synoptiques

Ils ont intégré l’évolution des recommandations émises dans l’édition de 2024. Quelques commentaires cependant : 

Tableau 4.4.1. Oubli de la grippe dans la rubrique « Tourisme ».

Tableau 4.4.2.

  • Il n’est pas rappelé que le schéma vaccinal à 2 doses de vaccin anti-grippal entre 6 mois et 9 ans ne concerne que la primovaccination.
  • Corticothérapie et vaccins vivants :
    • Pour les moins de 10 kg avec > 2 m/kg d’équivalent prednisone : la durée de traitement n'est pas prise en compte (on considère qu'une corticothérapie contre-indique les vaccins vivants si sa durée est supérieure ou égale à 10 jours).
    • Par ailleurs, il n'est pas précisé qu’il faut attendre au moins 3 mois après l’arrêt de la corticothérapie pour pouvoir à nouveau administrer un vaccin vivant.

Tableau 4.5.3. Pour les 14 ans et plus

Il faut préciser que le schéma vaccinal anti-hépatite B à deux doses n'a été validé que pour Engerix B20.

Tableau 4.11 Synthèse des contre-indications

Par rapport à 2023, les contre-indications des vaccins contre les papillomavirus, les méningocoques ACWY, les pneumocoques (nouveaux vaccins) et la varicelle ont été ajoutées.

Conclusions

Plusieurs évolution sont attendues au cours de l’année 2024 :

  • Le texte intégrant aux vaccination obligatoires les vaccinations contre les méningocoques B et ACWY doit être publié pour application au 1er janvier 2025.
  • Les obligations et recommandations vaccinales des professionnels sont amenées à évoluer. Les textes législatifs et réglementaires sont en attente.
  • Les recommandations relatives à la vaccination des personnes immunodéprimées sont en cours d’actualisation afin de tenir compte des travaux d’expertise spécifiques pour les personnes vivant avec le VIH (ANRS-MIE / HAS) et les personnes immunodéprimées (SPILF / HAS). Lorsque ces travaux seront finalisés, un avis complémentaire de la HAS précisera les modifications à apporter à ce chapitre.